Il n'est pas encore courant qu'une faculté de théologie occidentale
décide, par la voix de ses étudiants, d'organiser plusieurs
journées d'étude pour écouter le plus jeune des docteurs de
l'Église. C'est «la méthode d'investigation» de Thérèse, sa quête
engagée de la vérité, son expérience de vie comme doctrine donc,
qui semblent convenir au monde d'aujourd'hui. On entre dans ce
recueil de contributions diverses, «par la porte de l'histoire»,
celle d'une vie, magistralement évoquée par Mgr G. Gaucher
(«Nouveauté de la petite voie: Thérèse missionnaire de l'Amour
miséricordieux»). P. Airiau s'interroge ensuite, en historien du
siècle, sur «la liberté spirituelle de sainte Thérèse» dont
certains pensent qu'elle a «dissout trois siècles de spiritualité»,
entendons, d'oraison méthodique discursive. Mgr P. d'Ornellas
revient sur cette quête de vérité qui n'a cessé d'animer Thérèse,
conduite par Jésus à la dernière place, celle du pur amour. Mais
Thérèse est aussi docteur de l'Amour, comme le montre le P. F.
Girard («L'Église de l'Amour») et, dans un parallèle majestueux
entre Thérèse et Silouane du mont Athos, le prêtre orthodoxe Michel
Evdokimov («Ces deux saints ont été « prêtres du monde »,
c'est-à-dire, ils ont fait offrande à Dieu de l'humanité entière»).
Enfin Thérèse pourrait aussi nous enseigner sur l'espérance, comme
je l'ai moi-même indiqué à partir d'un passage célèbre du dernier
Manuscrit. La contribution de Cl. Langlois à ces assises fera, on
l'espère, l'objet d'une prochaine publication. - N. Hausman scm