Une Philosophie de l'espérance. La pensée de Joseph Pieper dans le contexte du débat contemporain sur l'espérance
Bernard N. SchumacherPhilosophie - Recenseur : Hubert Jacobs
Le présent ouvrage aborde ce thème chez le philosophe allemand Josef Pieper et confronte sa pensée avec celle des philosophes contemporains, en particulier Bloch et Marcel. Après avoir dégagé les fondements ontologiques et anthropologiques d'une philosophie de l'espérance, est mise en évidence la structure de ne-pas-être-encore qui s'enracine dans la temporalité existentielle du Dasein. Pour définir l'acte d'espérer, il faut le distinguer du désir et de l'attente et lui présupposer un double acte de croyance et de confiance. Il faut aussi spécifier, dans leurs différences, l'espoir et l'espérance. L'objet de l'espoir est en constante mutation, selon les circonstances, tandis que, par nature, celui de l'espérance demeure identique. Cet objet de l'espérance peut se caractériser par l'actualisation et l'apaisement plénier de la personne.
Quant au désespoir, il anticipe la non-réalisation, tandis que la mort apparaît comme l'anti-utopie qui interrompt brutalement la projection des possibles vers l'à-venir. Face à Hiroshima, ce désespoir nihiliste ne prend-il pas toute la place? Il faut au contraire affirmer que, malgré tout, le dépassement demeure possible et l'espérance justifiée, même si une catastrophe survient à l'intérieur de l'histoire. Mais alors, vis-à-vis de la mort, tant personnelle que collective, quelle est, en fin de compte, la raison ultime de l'espérance? Ce ne pourra être qu'une foi en l'être humain, à moins que cette foi ne soit confiance dans le Tout Autre et dans son éventuelle intervention au coeur de nos malheurs. - H. Jacobs, S.J.