Marie de Nazareth, icône d'Israël et de l'Église
Fr. Rossi de GasperisTheology - reviewer : Jean Radermakers s.j.
Nous avons là un portrait original et quelque peu insolite de Marie de Nazareth, décrit à partir de la communauté ecclésiale de Jérusalem: Marie, fille de Sion et mère de l'Église, est à la charnière de l'un et l'autre Testament. Elle révèle le dessein de Dieu à travers le peuple de la Promesse; en cela elle est la mère de l'Église-mère. Pour mieux y faire droit, l'A. médite le mystère de la Femme au chap. 12 de l'Apocalypse, en montrant comment se dévoile le projet divin sur l'humanité, symbolisée par la femme qui enfante, signe de la victoire du Christ sur les puissances du mal. Deux autres chapitres éclairent le parcours de l'Écriture à la lumière de l'Immaculée Conception, signe de la grâce rédemptrice donnée en Christ, au sein de la différence sexuelle inscrite en l'homme comme image de Dieu, à travers le paradoxe de la femme épouse, mère et vierge. Le chap. 5 traite avec tact d'un sujet souvent abordé par les apocryphes et les détracteurs de Marie qui la présentent comme «vierge démentie» et «mère de l'Imposteur» Jésus: liée à son Fils qui est «devenu péché pour nous», Marie assume la confusion d'Israël, adultère à l'Alliance, afin d'être restaurée comme mère du Rédempteur. Ramassant sa réflexion dans un chapitre final l'A. parle de l'Église de Dieu aujourd'hui pèlerine à Jérusalem, pour retrouver Miryam, soeur aînée, témoin des origines, maîtresse de sainteté et mère de l'accueil.
En fait, ce volume nous donne un utile commentaire de l'encyclique «Mère du Rédempteur» de Jean-Paul II, inspiré de la Bible et déployant pour nous la fécondité du mystère marial. Une contribution appréciable à la réflexion théologique actuelle concernant Marie. Merci aux éditions de l'École cathédrale de Paris de nous le faire connaître. - J. Radermakers, S.J.