À l’occasion d’un cours de quatre ans, donné dans le cadre de la section « Judaïsme » du Collège des Bernardins à Paris et intitulé « Pour une théologie chrétienne du judaïsme », j’ai observé comment judaïsme et christianisme s’interrogeaient sans cesse, mutuellement, dans l’histoire1. J’ai vérifié aussi ce que regrettait Louis Bouyer : les catholiques, qui reprochent aux protestants de négliger la tradition chrétienne pour lire les Écritures, ignorent la tradition vivante du judaïsme, pourtant inséparable de la leur et si précieuse pour en comprendre les enjeux. Comme des chercheurs, bien plus savants que moi, le montrent aujourd’hui, la relation théologique du judaïsme et du christianisme au long des siècles est dissymétrique, mais mutuelle2.
Il est ainsi intéressant de se pencher sur le Hassidisme qui a bénéficié, depuis cent ans,…