Jeune étudiant jésuite, Hans Waldenfels séjourna de longues années
au Japon et se mit à l'écoute des penseurs bouddhistes de «l'École
de Kyoto»: ce sera plus tard l'objet de sa thèse d'habilitation.
Revenu en Europe, professeur de théologie fondamentale à Bonn, il
ne cessera de creuser, dans une perspective interculturelle et
interreligieuse, la réflexion théologique sur la révélation. Le
présent ouvrage, qui reprend une thèse présentée à l'université
romaine du Latran, examine en particulier ses contributions à la
théologie de la révélation, élaborées dans la perspective ouverte
par Dei Verbum, ainsi qu'à la théologie des religions. Dans sa
«théologie fondamentale contextuelle», H.W. se montre attentif aux
relations complexes qui se nouent entre le «texte» de la révélation
et le contexte (historique, culturel, religieux…). Ses travaux
engagent un débat critique avec les oeuvres de théologiens
contemporains, en particulier K. Rahner et H.U. von Balthasar, K.
Hemmerle et W. Pannenberg. Tout en marquant le caractère central et
décisif de la révélation de Dieu en la personne singulière de Jésus
le Christ, H.W. se montre soucieux de combattre toute tentation de
fermeture de la foi et du message chrétiens: il cherche à définir,
à la lumière de la révélation christique, les principes et les
critères d'une théologie chrétienne des religions comme voies
d'accès à la rencontre du tout Autre.
Au terme d'une présentation attentive et rigoureuse de l'abondante
production théologique de H.W., l'A. tente un bilan de l'oeuvre,
examine brièvement quelques critiques et propose quelques pistes
d'approfondissement (373-389). Dans une lettre reproduite en
Postface (391-399), H.W. revient notamment sur le lien entre le
travail théologique et l'ancrage dans la foi et la vie spirituelle,
ainsi que sur la relation «asymétrique» entre «texte» et
«contexte». - J. Scheuer