Anni di Francia. 2: Agende del nunzio, 1949-1953, éd. Ét. Fouilloux

A.G. Roncalli
Historia - reviewer : Bernard Joassart s.j.
Lorsque Roncalli s'apprête à quitter Paris pour le siège de Venise, Wladimir d'Ormesson note dans son journal: «le départ de Paris de Mgr Roncalli va être salué d'un immense soulagement par le gouvernement, le M. R. P., l'archevêque de Paris et toute sorte d'autres gens. Ce n'est certes pas un homme bête. Bien loin de là. Mais c'est 'l'italianissime' dans le mauvais sens du mot, plein d'intrigues, faux bonhomme, pas sûr, esprit réactionnaire, sans envergure. Le Ministère des Affaires étrangères le détestait. Il ne contribuait pas à donner au clergé et aux laïques français une bonne image de Rome. Le clergé 'social' le détestait. Il était teinté des reste de l'esprit d'Action française. Son départ de Paris est un bon débarras». Sans appel. Mais était-ce si sûr?
Disons d'abord qu'à partir de 1949, la position du prélat est plus confortable que durant les premières années de sa nonciature (cf. NRT 127 [2005] 342). Entre autres, en 1949, il est même parvenu à faire nommer Mgr Feltin au siège de Paris, alors que ce dernier avait été menacé de faire partie du train des démis au lendemain de la guerre. Et pour le reste? Finalement, on en arrive à se dire qu'au milieu d'un univers politique relativement agité et d'un monde religieux bien différent du sien d'origine, Roncalli a navigué doucement et est comme resté à distance. Il n'est en tout cas jamais devenu le «patron» de l'Église de France, pays qu'il visite abondamment tandis que la République se montre complaisante à son égard. Les motifs d'inquiétude ne lui manquent pas: communisme, progressisme chrétien, prêtres ouvriers, réactions à Humani generis… Mais de là à intervenir d'autorité, il y a un pas que le nonce ne franchit pas, en dépit de ses préférences plutôt conservatrices ou son scepticisme devant des expériences qui ne le convainquent guère. Les dernières années parisiennes lui sont toutefois profitables d'un autre point de vue: une meilleure connaissance des milieux internationaux, notamment du fait de sa charge d'observateur du Saint-Siège auprès de l'Unesco établie dans la capitale française.
En attendant la traduction française annoncée par les Éditions du Cerf qui ont publié il y a peu la première partie des Agendas parisiens de R. (cf. supra), on ne peut que saluer à nouveau la minutie du travail mené à bien par É.F. - B. Joassart sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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