« Le monde d’après » a probablement été l’une des expressions qui ont le plus rythmé la sortie de la première vague de la pandémie de Covid-19 avant de s’estomper progressivement quand nous nous sommes aperçus que l’« après » tardait à venir : un virus qui refusait de disparaître d’un côté, un monde qui semblait si peu changer de l’autre. C’est la raison pour laquelle les auteurs de cet ouvrage collectif ont finalement écrit non plus pour demain, mais bien pour habiter l’aujourd’hui devenu claudiquant.

Dans ce but, ils ont choisi une porte d’entrée originale et parfois considérée comme désuète en dehors du cadre de la théologie morale : le septénaire des vertus, théologales et cardinales. Chaque auteur en traite une, aussi différemment que l’horizon dont il est originaire : méditation, exemplum, réflexion théologique ou expérience de vie afin de montrer toute sa pertinence dans ce monde blessé et empli de questions qui est le nôtre. C’est pourquoi ce livre n’est pas qu’un livre d’occasion : s’il réfléchit certes les pieds posés dans le terreau de la crise, l’invitation qui y germe est bien plus forte. Il s’agit en effet de retrouver, par la médiation des vertus, Dieu agissant et présent au cœur de notre monde. C’est peut-être la raison pour laquelle l’ouvrage se clôt sur la force afin que nous « n’ayons pas peur, particulièrement en ces temps troublés, de demander à la grâce de passer précisément dans nos brisures, non pas pour nous endurcir, mais pour en faire des cale-portes, capables de garder grande ouverte la porte de notre cœur, pour choisir la vie » (p. 194). — I.P.d.L.G.