L'A., évêque émérite et «jeune» cardinal, nous propose, sous un
titre évocateur, un «essai» sur l'eschatologie newmanienne: quinze
chapitres nous mènent de la présence de Dieu, du monde invisible,
de l'attente du Christ, à la considération des fins dernières. L'A.
souligne l'évolution de la position de Newman (de l'évangélique à
l'ecclésial, de l'état intermédiaire au purgatoire), il indique en
note les références aux divers textes parallèles, il précise la
traduction en citant les termes anglais originaux, il révèle les
concordances avec les prédécesseurs (Ignace de Loyola, François de
Sales), il concède, au-delà même des exagérations dues au zèle
oratoire, une hantise exacerbée du péché («Satan est le dieu du
monde») dont Newman lui-même semble parfois conscient, il resitue
les textes dans le cadre de l'idéologie libérale de la société
britannique d'alors, il suggère des résonances autobiographiques,
il esquisse une réponse à l'objection classique: une démarche
intérieure qui ignore l'urgence des solidarités (on ne peut suivre
le chemin qui mène vers les autres sans d'abord entrer dans le
chemin qui mène à soi). Un chapitre central, «Propos inactuels?»,
présente Newman comme un précurseur de Vatican II. L'A. est
sensible à «l'extrême séduction d'une parole qui semble hors du
temps… il faut lire les textes, s'effacer devant eux». La
bibliographie est limitée aux seules oeuvres de Newman. - P.
Detienne, S.J.