Le frère mineur conventuel Maksymilian Maria (Rajmund) Kolbe (1894-1941) compte parmi les saints les plus célèbres du xx^e s., à cause du sacrifice de la vie qu’il a offerte volontiers pour sauver un codétenu de la mort dans le bunker de faim dans le camp de concentration d’Auschwitz. « L’abandon à l’Immaculée » était essentiel pour la spiritualité du saint. Les textes de Kolbe là-dessus étaient rassemblés par des confrères et publiés ensemble pour la première fois en 1971. Le livre que voici nous offre la traduction de l’original polonais en français, précédée d’une présentation d’E. Richer c.b., président de la Société Française d’Études Mariales, et d’une courte biographie de Kolbe par la traductrice, L. Danilecka. Les textes du saint contiennent peu de surprises pour celui qui connaît l’histoire de la spiritualité chrétienne. Cela ne diminue nullement leur valeur pour l’occidental d’aujourd’hui, souvent dit être en quête de « spiritualité », mais la cherchant de plus en plus dans les traditions orientales (yoga, zen), plutôt que dans le christianisme traditionnel. Nombreux sont les directeurs spirituels contemporains qui considèrent la piété catholique romaine « préconciliaire », insistant sur la doctrine de la foi et se démarquant clairement de conceptions alternatives du monde et de la vie, marquée d’un désir profond de sainteté et de pratiques sévères d’ascèse et de pénitence, d’une forte tonalité mariale, comme définitivement dépassée. Mais c’est précisément cette piété qui respire l’esprit qui a conduit Kolbe à l’accomplissement du commandement suprême (Mc 12,28-34) jusqu’au sacrifice de sa vie à cause du prochain à la suite du Crucifié. Cette piété est perpendiculaire au désir d’épanouissement personnel caractérisant tant de spiritualités contemporaines. — R. Jahae o.m.i.