Suivant Le Poème de septembre (2002) et les Lettres à ma Mère bien
aimée (2007) - soit l'analyse des deux derniers des Manuscrits
autobiographiques -, voici l'étude attendue du Manuscrit A,
«principal écrit thérésien». L'auteur y récapitule heureusement, ci
et là, ses travaux antérieurs (75, 95, 117). Après deux chapitres
introductifs (comment Thérèse entre en écriture, comment elle
rédige son chef-d'oeuvre), il propose ensuite, avec la rigoureuse
audace qui le caractérise, de lire l'autobiographie «au miroir de
la préface» et de la «parabole des deux amours» (Ms A, 38) dont il
établit la datation et la position médiane. Le dernier chapitre
(«biographie, autobiographie et hagiographie») entend le Ms A comme
une «relecture spirituelle» de la maladie d'enfance (datée déjà du
temps pascal), tout en se mettant à l'écoute des silences du
«récit». La surprise vient sans doute des 330 pages qui offrent
ensuite une nouvelle édition critique du Ms A, «texte premier»
(sans les ajouts de Thérèse elle-même) finement découpé selon les
quatre séquences que l'analyse a établies à nouveaux frais, et
enrichi de notes textuelles ou interprétatives souvent très
convaincantes. La postface sur «Les trois 'je' de Thérèse» (dans
chacun des Manuscrits) représente un sommet, avant une utile
présentation de la famille puis des sigles et abréviations des
grands ouvrages thérésiens. Les études sur le jeune docteur de
l'Église se trouvent désormais relancées. - N. Hausman scm