L'Institut d'études théologiques (IET) de Bruxelles. Chronique d'un demi-siècle (1968-2018)

Xavier Dijon s.j. Bernard De Plaen
Historia - reviewer : Laurent Pidolle
Avant l'épilogue, ce livre « mémorial » se conclut par le témoignage d'un jeune prêtre meusien, formé à l'IET : « c'est une vie en contact de la Parole de Dieu que j'y ai trouvée (…). Je vous remercie infiniment pour tout ce que vous m'avez apporté de joie, de foi, mais aussi de croissance humaine, spirituelle et relationnelle » (M. Achard, p. 132-133). C'est dire que l'IET a été, avant l'heure, un instrument de la formation intégrale prônée par la nouvelle Ratio fundamentalis des séminaires. Que les A. soient vraiment remerciés pour cette histoire fouillée, précise et riche d'enseignements. On y découvre d'abord que, pour Ignace, une faculté de théologie est « le moyen le plus propre » pour la Compagnie d'atteindre sa fin qui est « d'aider le prochain à connaître et à aimer Dieu et à sauver son âme » (Const.). L'origine de l'IET, en 1968, façonnera son originalité. Au sein de la crise de l'enseignement, y compris de la théologie, le p. Albert Chapelle, qui en a reçu la mission, propose deux options, issues l'une et l'autre de Vatican ii : l'Écriture Sainte, âme de la théologie, et l'engagement de parole et de liberté spirituelle de l'étudiant, membre du Peuple de Dieu, pour que la Parole porte son fruit apostolique et ecclésial. Les A. nous montrent alors avec finesse, et grâce aux archives tenues de main de maître, le déploiement de cette intuition, à travers l'organisation des séminaires (la pièce maîtresse), puis de certains cours, le déménagement d'Eegenhoven à Bruxelles, mais aussi des tensions, puis l'élargissement du public et des grades académiques, jusqu'à la fécondité ecclésiale bien connue aujourd'hui. Il est bien dommage que nul ne soit prophète dans son pays, ou peut-être aussi dans sa communauté. À la fin de leur chronique remarquable et à l'approche de la fermeture de l'IET à l'été 2019, les A. se demandent : « Que s'est-il donc passé ? D'où vient que l'Alliance ne se nouera plus de cette manière-là ? », appuient-ils, et de citer Job : « Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris : que le nom du Seigneur soit béni ! » Peut-être faut-il espérer encore plus loin, aller à la fin du récit de Job et voir Dieu « bénir sa nouvelle situation plus encore que l'ancienne… Après cela, Job vécut encore 140 ans » (Jb 42,12.16). - L. Pidolle

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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