La justice dans «La Cité de Dieu»
Ph. CurbeliéHistoria del pensamiento - reviewer : Alban Massie s.j.
En conjuguant ces deux dimensions, l'A. affirme qu'«Augustin réussit à absorber l'idéal éthico-politique de justice comme harmonie civile ordonnée, courant dans le monde gréco-romain et chargé d'échos cicéroniens et platoniciens, pour l'élargir jusqu'à la vision supérieure d'une socialis uita sanctorum (XIX, 5)» (p. 358; cf. p. 425). Ce dernier point fait l'objet de la dernière partie, «la justice dans la cité», dans laquelle se découvrent tout à la fois les conditions de la constitution du peuple fondé sur le consensus iuris, et les relations entre l'État et l'Église considérée comme «la cité des justes». Trois affirmations scandent l'ouvrage, en chacune de ces parties: Dieu juste juge est la source de la justice (1); l'homme est appelé par grâce à accomplir la justice, dans une imperfection (2) qui ne sera levée que dans la paix de la félicité éternelle (3). C'est dans cette dernière qu'est constituée la véritable cité de Dieu. Le livre du P.C. renouvelle l'approche habituelle de La Cité de Dieu en la présentant comme une catéchèse du bonheur fondée sur l'Écriture où est reconnue l'articulation de la justice à la primauté de la grâce. - A. Massie sj