Le Concordat entre Pie VII et Bonaparte, 15 juillet 2001. Bicentenaire d'une réconciliation, préf. G.Cholvy, postf. L.-M. card .Billé

Bernard Ardura
Historia - reviewer : Bernard Joassart s.j.
S'il ne fut pas le premier, le Concordat de 1801 reste en quelque sorte un «modèle du genre», qui inspirera grandement la politique du Saint-Siège à l'égard des États pendant des décennies. Le petit volume que lui consacre B.A. - même si les limites de la collection ne permettaient pas d'entrer dans tous les détails d'un événement aussi complexe -, est intéressant à plus d'un titre. À commencer par le fait qu'il met à la disposition du lecteur le texte même de la convention et des articles organiques (chap. 3). Intéressant aussi par la présentation des personnages qui ont oeuvré à la préparation, laborieuse, et à la mise en application de ce concordat, d'autant que si les parties avaient intérêt à se réconcilier, la situation créée par le mouvement révolutionnaire n'était pas faite pour que les protagonistes s'entendent aisément; il fallut donc beaucoup d'imagination de part et d'autre pour trouver des solutions acceptables, et en pareilles circonstances, le «tempérament» et l'imagination des négociateurs jouent un rôle de premier plan. Intéressant encore par le bilan dressé par l'A. En définitive, les deux parties tirèrent des profits non négligeables de cet accord, même si, du côté de l'Église, on doit bien constater que la Révolution eut un impact réel à long terme sur la transmission de la foi - ou plus exactement l'absence de cette transmission -, et même si les religieux furent les grands oubliés de cette convention. Et à propos de ce bilan, j'ajouterais qu'il me semble que l'A. se montre un peu trop optimiste sur la disparition du gallicanisme grâce au concordat. Intéressant enfin dans la mesure où cet ouvrage souligne la difficulté éprouvée alors par l'Église à se situer face à une conception de la société totalement différente de celle à laquelle elle était habituée: l'État se considérait comme étant complètement autonome et le concordat fut une circonstance majeure qui a amené l'Église à repenser sa place dans la société. De ce point de vue, la postface du cardinal Billé intitulée L'Église et l'État au service d'une culture du bien commun, de la solidarité et de la paix, mérite qu'on s'y attarde: les deux sphères ont certes leur compétence propre, mais leur coopération n'est nullement impossible, si tant est que chacune respecte sa finalité, le «bien» de l'humanité. - B.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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