Pour l'A., prêtre et psychanalyste, spécialiste en psychologie
sociale, l'homosexualité, qui est un trouble psychique de
l'identité sexuelle créé par une névrose infantile, ne peut être
présentée comme un modèle social parmi d'autres, au nom de
l'égalité des droits: on ne peut faire du refus de la différence
sexuelle un système social. L'A. expose l'idéologie du gender, qui
valorise une sexualité polymorphe pouvant se construire et se
remanier, et selon lequel le marquage sexuel ne serait pas plus
important que la couleur des cheveux: seul le désir sexuel de
chacun permettrait de définir socialement la sexualité, tandis que
les genres masculin et féminin ne seraient que des produits
sexuels. L'A. (à l'instar de nombreux homosexuels, nous dit-il)
s'oppose à la reconnaissance sociale et légale (mariage, adoption)
de l'homosexualité: une tendance sexuelle ne peut être source de
droit ni matière à légiférer; ce n'est pas une qualité comparable à
l'origine ethnique ou religieuse. L'homoparentalité, sexuellement
désincarnée, est un concept contradictoire. Une loi qui met les
propos homophobes sur le même plan que l'antisémitisme et le
racisme, qui met l'orientation sexuelle sur le même pied que
l'appartenance à un sexe, une ethnie, une religion (appartenance
qui fait partie, elle, des droits humains et qui est source de
droits positifs) est dangereuse, inutile et liberticide: elle remet
en question la différence sexuelle comme un fait objectif et
universel sur lequel repose l'organisation sociale: c'est du
révisionnisme anthropologique, qui sape les fondements de la
société. Il ne revient pas à la loi d'accréditer des moeurs qui
relèvent de la sphère privée et qui ne concernent pas la vie
sociale. L'A. s'insurge contre ceux qui veulent redéfinir le
couple, la famille, les programmes scolaires et l'éducation
sexuelle des enfants et des adolescents à partir de l'homosexualité
(le travestisme, la bisexualité, la trans-sexualité). L'ouvrage,
bien pensé et bien structuré, malgré ses lourdeurs répétitives,
s'adresse aux parents et aux enseignants, aux élus et aux médecins.
Son ton agressif (imposture intellectuelle, idéologies alambiquées
et délirantes, arguments sentimentaux sans consistance
anthropologique…) risque d'en déconcerter quelques-uns. - P.
Detienne sj