Le vent parfumé du désert. Sur les traces de Dieu, entre solitude et communion, trad. J.-M. Faux
Giorgio GonellaEspiritualidad - reviewer : Jean Radermakers s.j.
Il nous appelle au désert, là où Dieu seul parle dans un dépouillement de tout l'être. Il nous fait découvrir en nous «les gémissements de l'âme», à la source intérieure de notre coeur. Il nous ouvre la porte du désert: celui des Hébreux de l'Exode, celui des anachorètes et des ermites d'orient, celui de nos cités tentaculaires où l'homme se terre dans son individualité… Que peuvent bien nous enseigner ces pèlerins du désert? La nudité de l'esprit, l'apprivoisement du vide spirituel, un chemin de négativité qui aboutit au face à face avec le Toi divin. Il faut alors redescendre de notre montagne pour remonter à celle de Dieu, s'enfoncer dans les ténèbres lumineuses de la Présence à la suite de Maître Eckhart. Le désert devient métaphore de Dieu dans une pauvreté radicale: désert des haillons, des pauvres, des ivrognes, des drogués. Le Dieu des béatitudes se tait et pénètre douloureusement nos moelles, transfigurant nos esprits et nos corps en joie parfaite. Un rude chemin de croix! Qu'il suffise de citer cette phrase hautement significative déjà épinglée dans la préface (p. 7): «Ils (ces pèlerins du désert) sont les témoins de la foi du désert qui interpelle la religion. Ils nous parlent d'un Dieu autre que le Dieu tout-puissant de la religion. Un Dieu dépouillé. Sans nom. Un Dieu qui préfère la tente au temple. Un Dieu « désert » qui aime les espaces vides. Et la liberté. Si éloigné! Et si proche!» (p. 178)
Une vraie cure de désintoxication que goûteront onéreusement les lectrices et lecteurs qui voudront bien se laisser vivifier par «le vent parfumé du désert». - J. Radermakers sj.