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L’odeur du Pasteur. La figure de l’évêque selon le pape François*

Diego Fares s.j.
Un des fils conducteurs du magistère du pape François est son désir d’une Église mue par la miséricorde et au service des plus nécessiteux. Dans cette perspective, en tant qu’« évêque de Rome », il a présenté progressivement la vision – qui n’est pas nouvelle – de l’évêque comme pasteur face à l’image de l’« évêque-pilote » ou de l’« évêque-prince ». Cet horizon a son origine dans l’Évangile, la Tradition et, par hypothèse, dans l’ecclésiologie de Vatican ii.

À l’ouverture de la 68e Assemblée de la Conférence épiscopale italienne, le 18 mai dernier, le pape François a invité les évêques à ne pas être des « pilotes » mais plutôt de vrais « pasteurs »1. À plusieurs reprises, le Pape a de la même façon appelé à ce qu’ils soient « des évêques pasteurs, et non des princes », utilisant des images qui étaient déjà les siennes au temps où il était en charge de son ancien diocèse.

En 2006, lors des Exercices spirituels donnés aux évêques espagnols, il avait introduit le Magnificat en déclarant qu’il s’agissait pour eux, lui compris, de se « considérer comme des intendants fidèles, et non pas comme le Maître de la maison. [Ils doivent être] des humbles serviteurs, à l’image de la Sainte Vierge Marie, et non pas des princes2 ». Il avait conclu les Exercices par une méditation sur « le Seigneur qui nous réforme », affirmant que « les gens veulent (…) que le curé soit un pasteur, et non pas un tyran ou un précieux qui se perd dans les fioritures de la mode3 ».

Cette option pastorale ne vise pas exclusivement les évêques, mais elle vaut aussi pour tout « disciple missionnaire », chacun selon son état et sa condition. Dans l’Exhortation Evangelii gaudium, le Pape affirme :

Il est évident que Jésus Christ ne veut pas que nous soyons comme des princes, qui regardent avec dédain, mais que nous soyons des hommes et des femmes du peuple. Ce n’est ni l’opinion d’un Pape ni une option pastorale parmi d’autres possibilités ; ce sont des indications de la Parole de Dieu, aussi claires, directes et indiscutables qu’elles n’ont pas besoin d’interprétations qui leur enlèveraient leur force d’interpellation. Vivons-les « sine glossa », sans commentaires.

(EG 271)

L’image « pasteurs, non princes », que certains médias ont présentée comme une volée de bois vert envers les évêques et les prêtres, si elle est bien lue, n’évoque pas nécessairement un mépris : elle renvoie à quelque chose de plus profond. Elle fait référence au discernement d’un changement d’époque, et plus profondément encore, elle est une invitation pour qu’aucun évêque, aucun prêtre ne se laisse voler la joie d’être pasteur4 : « Ainsi, nous ferons l’expérience de la joie missionnaire de partager la vie avec le peuple fidèle à Dieu en essayant d’allumer le feu au cœur du monde » (EG 271).

Des évêques qui veillent sur leur peuple

Il existe un charisme spécifique qu’exprime le vocable même d’évêqueepiskopos en grec –, sur lequel a réfléchi celui qui était alors le Cardinal Bergoglio, lors du Synode de 2001 consacré à « l’évêque, serviteur de l’Évangile de Jésus Christ pour l’espérance du monde ». Ce charisme, qui est de plus une mission propre de l’évêque, consiste à « veiller ».

Il vaut la peine de reproduire le texte dans son entièreté :

L’évêque est celui qui veille, prend soin de l’espérance, en veillant pour son peuple (1 P 5,2). Une attitude spirituelle met l’accent sur le fait de surveiller le troupeau avec un « regard d’ensemble » : c’est l’évêque qui se charge de tout ce qui maintient la cohésion du troupeau. Une autre attitude spirituelle met l’accent sur le fait de veiller, en étant attentif aux dangers. Ces deux attitudes font l’essence de la mission épiscopale et acquièrent toute leur force à partir de l’attitude que je considère la plus essentielle et qui consiste à veiller.

Une des images les plus fortes de cette attitude est celle de l’Exode où il est dit que Yahvé veilla sur son peuple dans la nuit de Pâque, appelée pour cette raison « veillée pascale ».

Ce que je voudrais souligner est cette profondeur particulière qu’il y a dans le fait de veiller par rapport à l’idée plus générale de surveiller ou celle plus spécifique de monter la garde. Surveiller se réfère davantage à l’attention envers la doctrine et les coutumes, tandis que veiller évoque plutôt le fait d’être attentif à ce qu’il y ait du soleil et de la lumière dans les cœurs. Être en garde fait penser à l’alerte devant le danger imminent, alors que veiller fait penser au soutien patient des processus à travers lesquels le Seigneur guide son peuple vers le Salut. Pour surveiller il suffit d’être éveillé, astucieux, rapide. Pour veiller, il faut avoir en plus la douceur, la patience et la constance de la charité vécue. Surveiller et être en garde nous parlent d’un certain contrôle nécessaire. Au contraire, veiller nous parle d’espérance, l’espérance du Père miséricordieux qui veille sur le processus des cœurs de ses fils. Veiller manifeste et consolide la parresia de l’évêque, qui manifeste l’Espérance « sans dénaturer la Croix du Christ ».

À côté de l’image de Yahvé qui veille sur le grand exode du Peuple de l’alliance, il y a une autre image, plus familière mais tout aussi forte : celle de saint Joseph. C’est lui qui veille sur le sommeil de l’Enfant et de sa Mère. De cette veille attentive de Joseph naît ce regard d’ensemble silencieux, capable de prendre soin du petit troupeau avec des moyens pauvres ; mais aussi son regard vigilant et astucieux qui réussit à écarter tous les dangers qui menacent l’Enfant5.

Saint Joseph dormant auquel le pape François confie ses tâches pour qu’il en rêve, telle est l’image de l’évêque, du pasteur qui veille sur son peuple.

Des évêques qui s’abaissent et rassemblent

Des évêques qui s’abaissent vers le bas et vers tous. Par ces deux mouvements simples propres au pasteur et non au prince, le nouvellement élu pape François s’est situé dans la grande tradition de l’Église et du concile Vatican ii et il a suscité au milieu du peuple fidèle de Dieu un nouveau dynamisme spirituel.

Le Concile nous dit que, de même que le Christ s’est abaissé et « a été envoyé par le Père pour porter la bonne nouvelle aux pauvres (Lc 4,18) », de même l’Église est appelée à cheminer ainsi, et c’est la raison pour laquelle elle « enveloppe de son amour ceux que l’infirmité humaine afflige, bien plus, dans les pauvres et les souffrants, elle reconnaît l’image de son fondateur pauvre et souffrant » (Lumen gentium 8).

Lorsque le pape François a incliné la tête pour recevoir la bénédiction de son peuple, et chaque fois qu’il monte dans la papamobile et fait tout le tour de la place Saint-Pierre, ou quand il choisit les frontières comme lieux de visite, ses mouvements nous font expérimenter – et pas seulement voir – une figure possible de ce que peut être un évêque au milieu de son peuple. Une figure qui ne cherche pas à « remplacer » celle des autres évêques ou papes mais qui cherche à être regardée et accueillie dans l’attitude « d’amitié et de proximité » de celui qui sait découvrir « l’harmonie de l’Esprit dans la diversité des charismes », comme le même pape François l’avait demandé à « ses prêtres » – les cardinaux –, deux jours après avoir été élu6.

Sa doctrine, tout comme ses gestes, exprime un abaissement et un comportement qui sont aux antipodes de la mondanité spirituelle. Ces attitudes ne sont pas propres à lui, mais répondent simplement à ce que demandait le Concile : « Ainsi, l’Église, qui a cependant besoin pour remplir sa mission de ressources humaines, n’est pas faite pour chercher une gloire terrestre mais pour répandre, par son exemple aussi, l’humilité et l’abnégation. » (LG 8)

S’il est vrai que les gens et les médias jugent durement un prélat aux attitudes princières, il est aussi vrai qu’il naît une grande sympathie envers n’importe quel pasteur – prêtre ou évêque – quand celui-ci s’abaisse et embrasse tout le monde. Le peuple de Dieu sent que c’est le Christ lui-même qui paît à travers ses pasteurs. Saint Augustin le disait déjà :

Loin de nous l’idée qu’il manque actuellement de bons pasteurs. Loin de nous l’idée que la miséricorde divine ait cessé d’en générer et d’en investir avec sa mission. En réalité, s’il y a de bonnes brebis, il doit y avoir aussi de bons pasteurs : les pasteurs, de fait, naissent au sein même de bonnes brebis. Mais tous ces bons pasteurs n’en forment qu’un seul avec le Pasteur unique. Quand ils font paître, c’est le Christ qui fait paître. Amis de l’Époux, ils ne parlent pas en leur nom, ils sont si heureux de faire entendre la voix de cet Époux ! Quand ils paissent, c’est donc lui qui paît7.

Au terme de son « Discours à la Congrégation pour les évêques », en 2014, le Saint-Père se demandait :

Où pouvons-nous trouver de tels hommes [évêques kérygmatiques, pieux et pasteurs] ? Ce n’est pas facile. Existent-ils ? Comment les sélectionner ? (…) Je suis certain qu’ils existent, puisque le Seigneur n’abandonne pas son Église. Peut-être est-ce nous qui n’allons pas assez dans les champs pour les chercher. Peut-être avons-nous besoin de l’avertissement de Samuel : « nous ne nous mettrons pas à table avant qu’il ne soit venu ici » (cf. 1 Sm 16,11-13). C’est de cette sainte inquiétude que je voudrais que vive cette Congrégation8.

Des évêques centrés sur l’essentiel

Le Pape propose comme évêque celui dont se sert le Seigneur aujourd’hui pour sanctifier, enseigner et paître son peuple. Quelles doivent être ses caractéristiques ? François les a rappelées aux évêques de la Conférence épiscopale italienne (CEI). La spiritualité des évêques, c’est le retour à l’essentiel, à la relation personnelle avec Jésus-Christ qui leur dit : « suis-moi » et fait d’eux des « pasteurs d’une Église qui est surtout communauté du Ressuscité9 ». Le Pape l’avait déjà dit quelques mois auparavant, à la réunion de la Congrégation générale pour les évêques : « Il est nécessaire de sélectionner entre les disciples de Jésus les témoins du Ressuscité. De là découle le critère essentiel pour esquisser la figure des évêques que nous voulons avoir10 ».

Et voici les deux caractéristiques de « l’évêque témoin » signalées par le Pape : la première est qu’il « sait rendre présent tout ce qui est arrivé à Jésus », la deuxième est qu’il « n’est pas un témoin solitaire, mais qu’il est partie intégrante de l’Église11 ». À l’Assemblée de la CEI, le Pape avait souligné justement « l’appartenance ecclésiale » des « pasteurs d’une Église qui est le Corps du Seigneur12 ».

Pour mieux saisir ces caractéristiques, fixons notre regard sur François lui-même. Il ne s’agit pas que tous les évêques aient à suivre le « style » du Pape. Tout au contraire, il prône la diversité des charismes :

Il n’existe pas un pasteur standard pour toutes les Églises. Le Christ connaît la singularité du pasteur que toute Église requiert pour qu’il réponde à ses besoins et l’aide à réaliser ses potentialités. Notre défi est d’entrer dans la perspective du Christ, en tenant compte de cette singularité des Églises particulières13.

Rendre présent Jésus-Christ ressuscité requiert que chacun se situe dans son actualité unique et singulière, et qu’il soit fidèle à l’essentiel, harmonisant son témoignage de vie avec celui des autres témoins.

Pour aller à l’essentiel, il peut être significatif de relire, deux ans plus tard, les premières paroles sur l’évêque prononcées par le pape François. Il en a mentionné quatre fois le mot dans sa première bénédiction Urbi et Orbi : évoquant l’objectif du conclave, il a dit qu’il s’agissait de « donner un évêque à Rome » ; remerciant la « communauté diocésaine de Rome » pour son accueil, il a dit qu’« elle a maintenant son évêque » ; il a exprimé le désir de « prier pour notre évêque émérite, Benoît xvi » ; il a décrit sa propre mission en termes de processus : « Et maintenant, initions ce chemin : l’Évêque et le Peuple », et il a mis en exergue « la prière du peuple, demandant la bénédiction pour son évêque14 ».

Le Pape a de nouveau mentionné la figure de l’évêque dans l’homélie de la messe Pro Ecclesia avec les Cardinaux. Le Souverain Pontife a décrit tous les pasteurs comme « disciples du Christ crucifié » :

Quand nous marchons sans la Croix, quand nous édifions sans la Croix et quand nous confessons un Christ sans Croix, nous ne sommes pas disciples du Seigneur : nous sommes mondains, nous sommes des évêques, des prêtres, des cardinaux, des papes, mais pas des disciples du Seigneur15.

Comme le dit Lumen gentium, « l’Église avance dans son pèlerinage à travers les persécutions du monde et les consolations de Dieu, annonçant la croix et la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne (cf. 1 Co 11,26) » (LG 8 ; cf. LG 3 ; 5 ; 42).

La façon dont il a décrit la figure de Benoît xvi, le jour suivant, lors de son Audience avec les Cardinaux, est aussi significative : « Vécu dans un don total de soi, le ministère pétrinien a eu en lui un interprète sage et humble, le regard toujours fixé sur le Christ, le Christ ressuscité, présent et vivant dans l’eucharistie16. »

S’abaisser, rassembler et être centré : trois mouvements autour du Seigneur crucifié et ressuscité, mouvements par lesquels le Souverain Pontife invite les évêques à tracer leur image et à se positionner comme pasteurs du Peuple de Dieu.

Un évêque selon le concile Vatican ii : oint pour oindre

À la première messe chrismale qu’il célébra comme évêque de Rome, le Saint-Père a situé les pasteurs dans la tension fondamentale qui les constitue : oints pour oindre le peuple fidèle de Dieu qu’ils servent. Le Concile, en effet, dit : « Cette charge, confiée par le Seigneur aux pasteurs de son peuple, est un véritable service : dans la Sainte Écriture, il est appelé expressément diakonia ou ministère » (LG 24). « Le bon prêtre, on le reconnaît par la façon dont son peuple est oint ; cela est une preuve sans appel17. » Dans ce « pour » se concentre tout l’esprit du concile Vatican ii dont le Pape ne dit pas « qu’il faudrait » le vivre, mais « qu’il est en train de vivre », avec tous les évêques, prêtres et laïcs qui se réjouissent comme des disciples missionnaires à la fin d’une mission avec lui18.

Dans les phrases simples et dépouillées de ses premières allocutions résonne le caractère relationnel et dynamique de l’onction. « Évêque et peuple (…), nous commençons un cheminement ensemble » dans lequel

la collectivité des fidèles, ayant l’onction qui vient du Saint (cf. 1 Jn 2,20 et 27), ne peut se tromper dans la foi ; ce don particulier qu’elle possède, elle le manifeste par le moyen du sens surnaturel de foi qui est celui du peuple tout entier, lorsque, « des évêques jusqu’aux derniers des fidèles laïcs », elle apporte aux vérités concernant la foi et les mœurs un consentement universel.

(LG 12)

Ce « cheminement en commun » est « synode » et met en exergue par ces mots l’esprit synodal du concile Vatican ii :

Dès les premiers siècles de l’Église, la communion de la charité fraternelle et le souci de la mission universelle confiée aux apôtres ont poussé les évêques, placés à la tête des églises particulières, à associer leurs forces et leurs volontés en vue de promouvoir le bien commun de l’ensemble des églises et de chacune d’elles. Pour cette raison, des synodes, des conciles provinciaux et enfin des conciles pléniers ont été constitués (…). Ce saint Concile œcuménique souhaite vivement que la vénérable institution des synodes et des conciles connaisse une nouvelle vigueur.

(CD 36)

Dans ce qui fait la syntonie entre le pape François et le pape Benoît xvi, les mots que Benoît a adressés aux évêques d’Argentine en 2009 sont une perle, quand il parlait « de l’huile sacrée de l’onction sacerdotale » qui fait du pasteur un autre Christ « au milieu du Peuple ». À cette occasion, le pape Benoît a rappelé aux évêques et à leurs prêtres qu’ils « doivent se comporter comme celui qui sert » (LG 27), sans chercher des honneurs, en gardant le « peuple de Dieu » avec « tendresse et miséricorde19 ».

Cette figure de l’évêque qu’a présentée le pape Benoît aux évêques argentins est la même que celle proposée par François à tous les évêques, pour qu’ils la vivent en plénitude en ce moment de l’histoire.

La figure pastorale de l’évêque

Dans cet esprit, il est possible de rassembler la figure de l’évêque selon le pape François dans une image nettement pastorale : celle du « pasteur qui sent l’odeur de la brebis ». Mais nous ne devons pas la considérer comme n’importe quelle image originale : elle est capable d’englober les autres figures que le Saint-Père nous donne de l’évêque. La figure du pasteur qui sent l’odeur des brebis et qui montre le sourire du Père20 attire plusieurs autres images et les conduit à former autour d’elle une constellation, comme s’il s’agissait d’une grande « étoile pastorale ».

En quoi cette perspective pastorale est-elle une clé pour la figure de l’évêque ? Le Card. Bergoglio disait en 2009 :

Dans le langage du Concile et d’Aparecida, « pastoral » ne s’oppose pas à « doctrinal », bien plus, il l’inclut. La pastorale n’est pas une simple « application pratique contingente de la théologie ». Au contraire, la révélation elle-même, et donc toute la théologie, est pastorale dans le sens où elle est parole de salut, Parole de Dieu pour la vie du monde. Comme le dit Crispino Valenziano, « il ne s’agit pas d’ajuster une pastorale à la doctrine, mais de ne pas perdre le sceau pastoral d’origine de la doctrine ». Le « tournant anthropologique » qu’il faut suivre en théologie, sans doute ni perplexité, est celui qui correspond à la doctrine « pastorale » : nous recevons la révélation et le salut, parce que nous percevons la connaissance que Dieu a de notre nature et sa bienveillance de pasteur pour chacune de ses brebis21.

Et Bergoglio de continuer :

Cette conception qui intègre doctrine et pastorale (qui fut appelée « Constitution », document qui donne une doctrine permanente, la dogmatique Lumen gentium, mais aussi la pastorale Gaudium et spes), se reflète très clairement dans le Décret sur la formation des prêtres. Ce Décret insiste sur l’importance de former des pasteurs d’âmes, pasteurs qui, unis à leur unique bon et beau Pasteur (beau parce qu’il conduit en attirant et non en imposant), « paissent leurs brebis ».

(cf. Jn 21, 15-17)22

C’est pourquoi

l’image du Bon Pasteur est (…) le princeps analogatum de toute la formation. En parlant de fin pastorale comme fin ultime, le Concile et Aparecida comprennent « pastorale » dans son sens le plus noble, non par opposition à d’autres aspects de la formation, mais en les incluant tous. Ils sont ainsi insérés dans la charité du Bon Pasteur, charité qui « est la forme de toutes les vertus », comme le dit saint Thomas à la suite de saint Ambroise23.

En parlant de la triple mission de l’Église et des évêques, le pape François suit le chemin tracé par son prédécesseur le pape Benoît xvi. Benoît avait précisé le « triple munus » d’une manière enrichie, en mettant de nouveaux accents :

La nature intime de l’Église s’exprime dans une triple tâche : l’annonce de la Parole de Dieu (kerygma-martyria), la célébration des Sacrements (leitourgia) et le service de la charité (diakonia). Ce sont des tâches qui s’impliquent mutuellement et qui ne peuvent pas se séparer les unes des autres24.

Nous voyons comment, en parlant de l’enseignement, Benoît xvi utilise l’expression « kerygma-martyria », qui est celle qu’utilise François quand il est en quête d’évêques kérygmatiques et témoins du Christ ressuscité. En parlant de la mission de conduire le peuple, Benoît apporte une précision en utilisant « diakonia », le service de la charité, que François place lui aussi en premier25. Comme tâche épiscopale, ce munus était relégué en troisième position, dirions-nous, alors qu’il est tout aussi essentiel que les autres. Benoît xvi affirmait : « Pour l’Église, la charité n’est pas une espèce d’activité d’assistance sociale qu’on pourrait laisser aux autres, mais elle appartient à sa nature et elle est une manifestation importante de son essence26 ». La vision de Benoît xvi, telle qu’elle apparaît dans ses encycliques, est que le monde a besoin qu’on lui parle de la charité. Et la charité justement a « l’odeur des brebis ».

Des pasteurs sentant l’odeur des brebis et ayant le sourire des pères

Le pape François ne mâche pas ses mots en parlant des « péchés des pasteurs », s’incluant lui-même, ainsi que toute la Curie, dans un monde comme le nôtre où le « sens du péché » a diminué27. Mais si nous observons bien, sa phrase la plus emblématique sur les pasteurs, celle qui a touché le plus profondément le cœur de tous, ne se situe sans doute pas du côté de « l’éthique », qui impose sous un mode contraignant, mais plutôt du côté de « l’esthétique », qui attire de manière irrésistible. Cette phrase célèbre est celle-ci : je veux des « pasteurs sentant l’odeur des brebis (…) », « et avec le sourire du père », a-t-il ajouté le Jeudi saint dernier.

Telle est la figure de l’évêque qu’a dans le cœur François. Et c’est la même pour les prêtres, les cardinaux, et le pape lui-même : des pasteurs qui non seulement se vêtent de la laine des brebis, mais qui sont aussi « passionnés » pour servir les mêmes brebis28. Comme nous le voyons, plus qu’une image de l’évêque, il s’agit d’une odeur. Un bouquet qui, comme toute odeur forte, évoque clairement beaucoup d’images, mais la principale, celle qui doit se « lire sans commentaire » (EG 271), celle qui doit « sentir » est, sans aucun doute, celle des pasteurs qui paissent les brebis et non eux-mêmes.

Liée à l’image du « pasteur sentant l’odeur de la brebis », la parabole du Bon pasteur, si souvent écoutée et si rarement incarnée, s’est imposée à nous avec la force d’une brise fraîche qui nous a réveillés de la torpeur des idéologies et des routines, et nous a mis de nouveau sur le chemin, nous insufflant une ardeur évangélique. Le pasteur s’imprègne de l’odeur du troupeau quand il est au milieu de son peuple. Il n’est pas possible de la créer en laboratoire. Et elle ne se colle pas au pasteur juste quand il s’approche du troupeau, mais c’est sa propre odeur qui lui rappelle que le peuple qu’il paît est le même que celui dont il a été tiré lui-même.

« L’odeur de la brebis » rassemble les thèmes bergogliens de l’onction29, de la veille, de la garde, du discernement, de la promptitude à nourrir le troupeau d’une saine doctrine et à le défendre des ennemis, des loups qui revêtent la peau des brebis, mais qui ne peuvent pas dissimuler leur « odeur de loups ». Ainsi, le sens spirituel de l’odorat permet à l’évêque de découvrir et refuser la tentation de la mondanité spirituelle, avec ses parfums sophistiqués, et lui donne un critère de discernement « olfactif », pour maintenir l’appartenance au troupeau dont il a été tiré et pour être reconnu par les brebis afin qu’elles ne se perdent pas.

Des évêques qui prient avec leur peuple

La prière personnelle et la prière liturgique du pasteur, dans la vision du Souverain Pontife actuel, ne sont pas – comme ne l’est pas non plus l’onction – destinées à parfumer sa personne, mais plutôt quelque chose qui se déverse et atteint les périphéries, comme l’huile qui descend de la tête d’Aaron et se déverse jusque sur la frange de son vêtement30. Pour cette raison, la prière du pasteur à laquelle le Pape fait référence est toujours pleine de visages concrets ; et c’est la fatigue du travail pastoral qui est « comme l’encens qui monte silencieusement vers le ciel » et qui « va droit au cœur du Père31 », pour reprendre l’image que François a utilisée lors de la dernière messe chrismale comme une caresse de Dieu sur les prêtres.

On peut retracer la figure de l’évêque qui prie en regardant d’abord comment lui-même, centré dans le Christ, se transcende dans le service de son peuple32, pour en tirer certaines indications sur la manière dont peuvent être vécues sa « transcendance » à Dieu, sa sainteté et sa prière personnelle : « cela vaut aussi pour la patience apostolique : il (l’évêque) doit avoir dans la prière la même hypomonè qu’il doit exercer dans la prédication de la parole33. »

Cette spiritualité qui surgit de l’action pastorale concrète est la même que recommandait de manière insistante à ses pasteurs Jean-Paul ii dans Pastores dabo vobis34. Il l’avait déjà mise en exergue douze ans auparavant dans une homélie sur « La spiritualité du prêtre diocésain aujourd’hui », dans laquelle il a fait remarquer aux prêtres « la raison pastorale de leur être » :

Un prêtre, (et plus encore un évêque) qui ne saurait faire corps entièrement avec une communauté ecclésiale ne pourrait certainement pas être présenté comme un modèle valide de la vie ministérielle, celle-ci étant, comme on l’a déjà dit, une vie essentiellement insérée dans un contexte concret des relations interpersonnelles de la communauté elle-même35.

Pastores dabo vobis donne comme exemple l’évêque saint Charles Borromée qui aimait la spiritualité des Exercices spirituels de saint Ignace. Les Exercices proposent aux pasteurs d’unir contemplation et action de la manière dont l’expliquait Pierre Favre :

En cherchant Dieu par l’Esprit dans les bonnes œuvres, on le trouve ensuite dans la prière, mieux qu’en le cherchant d’abord dans la prière pour le trouver ensuite dans l’action, comme on le fait souvent36.

Aux personnes engagées dans la vie active, il recommandait qu’elles « oriente[nt] toutes prières vers les trésors des bonnes œuvres, plutôt que de viser dans l’action les trésors qui s’acquièrent par la prière37 ». Cela signifie que les pasteurs doivent regarder ce qu’ils doivent faire et les personnes avec lesquelles ils ont à faire, et qu’ils doivent prier en demandant les grâces dont ils ont besoin pour mener à bonne fin leur charge comme le veut le Seigneur.

Saint Charles Borromée écrivait à ce sujet :

Rien ne nous est aussi nécessaire que la méditation qui précède, accompagne et suit toutes nos actions (…). Si tu donnes les sacrements, mon frère, médite ce que tu fais. Si tu célèbres la messe, médite ce que tu offres. Si tu récites les psaumes au chœur, médite à qui et de quoi tu parles. Si tu guides les âmes, médite sur le sang qui les a purifiées. Et que tout soit fait entre vous dans la charité.

(1 Co 16,14)

Ainsi, la transcendance dont parle toujours le Souverain Pontife est double : vers Dieu et ses saints, dans la prière, et vers le prochain, vers le peuple de Dieu. S’adressant aux évêques mexicains, il disait : « n’oubliez pas la prière. Il s’agit de la “négociation” des évêques avec Dieu pour leur peuple. Ne l’oubliez pas ! Et la seconde transcendance : la proximité avec votre peuple38 ».

Ainsi, l’odeur des brebis n’est pas seulement celle des brebis terrestres, mais aussi celle des brebis qui sont déjà dans les pâturages du ciel : c’est l’odeur agréable des brebis saintes, qu’on acquiert par le contact familier avec elles dans la prière et dans la lecture de leurs vies. Dans la figure de l’évêque selon la conception du Pape, l’exemple des saints, et de manière spéciale l’exemple de ceux qui ont été de grands évangélisateurs, est essentiel. Les saints que le Pape est en train de canoniser selon sa « méthodologie équipollente » « sont des figures qui ont accompli une forte évangélisation et qui sont en harmonie avec la spiritualité et la théologie d’Evangelii gaudium. C’est pour cela [qu’il a] choisi ces figures39 ». Ce sont des femmes et des hommes évangélisateurs aimés par leur peuple, qui se sont inculturés pour inculturer l’évangile.

Ce désir d’inculturer l’évangile influence de manière forte la prière de l’évêque évangélisateur et pasteur. Jorge Mario Bergoglio a toujours été un évêque qui priait les saints avec son peuple, imprégné dès l’enfance de la piété populaire grâce à sa grand-mère Rose qui lui « racontait des histoires des saints » et « l’amenait aux processions40 ». L’image de transcendance à Dieu dans la prière que propose le Pape aux évêques s’assimile à la façon de prier et d’adorer Dieu propre au peuple fidèle. Le pape veut des évêques qui prient avec leur peuple, des évêques dont la prière est parfumée par la spiritualité et la mystique populaire.

Des évêques à « l’odeur christologique »

L’image du pasteur ayant l’odeur des brebis est une image emblématique, une de celles au sujet desquelles Guardini dit qu’elles sont des images primordiales, avec un grand pouvoir évocateur41. Même si elle a été citée et utilisée jusqu’à devenir un lieu commun, elle peut conduire à une brève réflexion théorique supplémentaire. Il s’agit seulement d’une esquisse, d’une invitation à entrer dans la densité théologique, anthropologique et ontologique du langage du pape François.

En premier lieu, il faut apprécier à leur juste valeur les métaphores utilisées par le Souverain Pontife. Il existe certaines personnes qui ne comprennent pas ce langage qui leur paraît simpliste, peu approprié pour un pape, et même sans contenu théologique. Ce phénomène est très curieux et laisse à penser : les gens le comprennent, alors que plusieurs personnes cultivées le méprisent. Certains considèrent qu’arriver à toucher, non seulement les cœurs, mais aussi les esprits des gens ne peut qu’être du « populisme ». En est-il ainsi ? En aucun cas. La foi bien illustrée n’est pas seulement pour les esprits instruits. Il existe une « illustration » qui vient de l’onction de l’Esprit, qui s’offre aux plus petits et les rend plus sages que les sages de cette culture (cf. Mt 11,25-27 ; Jn 2,26-27).

Les métaphores du Pape doivent être appréciées pour ce qu’elles sont : des images qui, dans l’océan des mots du monde actuel, agissent comme le sifflet du pasteur que les brebis reconnaissent parfaitement et au son duquel elles se laissent guider. Son langage n’est pas seulement « original » – celui d’un « latino-américain » – mais, bien plutôt, parce qu’il est beau, il est aussi véridique et va droit au cœur. Et l’on peut lui appliquer ce que disait Aristote : l’utilisation des métaphores est un indice de grande intelligence42.

Si nous contemplons de manière trinitaire la figure du pasteur sentant l’odeur des brebis et si nous utilisons avec liberté ce goût qu’avaient les Pères de l’Église, tel saint Augustin, d’attribuer une qualité de manière plus propre à l’une des Personnes divines, l’odeur des brebis est propre à la Personne du Christ. C’est une « odeur christologique », l’odeur de l’incarnation et de la passion, des couches, du sang, de la sueur de celui qui marche avec ses disciples et se voit entouré par les multitudes, l’odeur du lavement des pieds, l’odeur des bandages qui enveloppaient Lazare qui sent déjà, l’odeur du parfum de la femme, comme celle de Marie, qui inonde la maison, l’arôme des fleurs des champs et du vent de la mer profonde sur laquelle il demande à Simon-Pierre de ramer.

Jean-Paul ii affirmait que

la dimension christologique du ministère pastoral, considérée dans sa profondeur, nous aide à comprendre le fondement trinitaire du ministère lui-même. La vie du Christ est trinitaire (…). Cette dimension trinitaire, qui se manifeste dans tout le mode d’être et d’agir du Christ, façonne aussi l’être et l’agir de l’Évêque. Les Pères du Synode ont donc voulu à juste titre illustrer la vie et le ministère de l’Évêque à la lumière de l’ecclésiologie trinitaire telle qu’elle est exposée dans la doctrine du concile Vatican ii43.

Cette « odeur christologique » illumine l’anthropologie du pape François et nous amène à réfléchir à son option de prendre comme point de départ la beauté avant la vérité et le bien. C’est ainsi qu’il discerne ce dont ont besoin les oreilles des brebis aujourd’hui, saturées de définitions dogmatiques discutées et de conseils moraux impossibles à suivre. Avec le beau, le pulchrum, vient le bien, puis, à partir du cœur, vient le désir de la vérité. Telle est la pédagogie du pasteur.

Si nous la pensons philosophiquement, l’odeur des brebis a quelque chose à voir avec le pulchrum. Un pulchrum nettement christologique, dans la mesure où la beauté et la gloire se manifestent sous une forme contraire, et cela sans exagérer, étant donné que l’odeur des brebis n’est pas désagréable au pasteur. Et si nous réfléchissons d’un point de vue « politique », en tenant compte des quatre principes de François, l’image olfactive de l’odeur des brebis nous rapproche du principe du tout, qui est supérieur aux parties : l’odeur des brebis est « l’odeur de l’onction » qui renvoie à la totalité du peuple fidèle de Dieu « saint à cause de cette onction qui le rend infaillible “in credendo” » (EG 119). Si une chose possède une odeur forte, alors elle pique et provoque ou bien un rejet total, comme quand un aliment est détérioré, ou bien une attraction irrésistible, comme un parfum agréable.

Cette odeur se manifeste « dans la proximité du pasteur », proximité avec tous, mais spécialement avec les malades, avec les plus pauvres et éloignés, les exclus et les rejetés. Il y a deux principes qui trouvent leur déploiement uniquement dans la proximité : celui de l’unité qui est supérieure au conflit (parce que le propre du conflit est de créer la distance et l’affrontement), et celui de la réalité qui est supérieure à l’idée, parce qu’elle s’expérimente seulement en s’immergeant dans la réalité, en touchant les plaies, en se laissant affecter par le prochain.

Et si nous pensons à la sueur du pasteur qui marche avec ses brebis, image d’une Église en sortie qui est le « paradigme de toute tâche de l’Église » (EG 15 ; 17 ; 20), vient à l’esprit la conviction que le temps est supérieur à l’espace, parce que le chemin, il faut l’ouvrir et le parcourir, sans se laisser bloquer par les contradictions ni s’emparer des espaces. Comme le dit Evangelii gaudium : « Donner la priorité au temps, c’est s’occuper d’initier des processus plutôt que de posséder des espaces » (EG 223).

Hommes de communion et non « évêques-pilotes »

Le Pape ne donne pas de leçons sur la manière d’être un évêque ; quand il parle aux pasteurs, on note qu’il a une oreille tournée vers l’Évangile et l’autre tournée vers le peuple fidèle (cf. EG 154). À travers ses paroles, ses méditations, ses exemples, ses sourires et ses gestes, nous découvrons une figure profondément unifiée de ce qu’est un pasteur centré sur l’amour de Jésus et qui unit son peuple : un homme de communion.

C’est là le cœur de son « Discours aux évêques italiens » en mai 2014. À cette occasion, François a accompli un geste significatif : il a adressé aux évêques les mots de Paul vi, dans lesquels celui-ci demandait à la Conférence épiscopale italienne (le 14 avril 1964) « une effusion de l’esprit d’unité qui permette d’acquérir (…) et d’imprimer à la vie ecclésiale italienne, avec une intensité renouvelée, un esprit d’unité44 ». Cette union est la clé pour que le monde puisse croire, pour pouvoir être « des pasteurs dans une Église qui est (…) anticipation et promesse du Royaume », sortant vers le monde avec des « gestes éloquents » de « vérité et [de] miséricorde45 ».

La dernière figure de l’évêque que nous présente l’actuel évêque de l’Église de Rome – celle « qui préside toutes les Églises dans la charité46 – est celle d’« hommes de communion » pour donner l’espérance au monde.

Comme le Pape le disait aux évêques italiens le 18 mai 2014, être des hommes de communion requiert une « sensibilité ecclésiale » spéciale. L’union est œuvre de l’Esprit qui travaille à travers les évêques pasteurs et non des « évêques-pilotes ». Ces pasteurs renforcent « le rôle indispensable des laïcs disposés à assumer les responsabilités qui leur reviennent ». Leur sensibilité ecclésiale « se révèle concrètement dans la collégialité et dans la communion entre les évêques et leurs prêtres, dans la communion entre les évêques eux-mêmes ; entre les diocèses riches – sur le plan matériel et des vocations – et ceux qui sont en difficulté ; entre les périphéries et le centre ; entre les Conférences épiscopales et les évêques avec le successeur de Pierre47 ».

Notes de bas de page

  • * Les réflexions proposées ici sont développées dans l’ouvrage récemment paru Il profumo del pastore. Il vescovo nella visione di Papa Francesco, préf. A. Spadaro, Rome, Ancora - La Civiltà cattolica, 2015.

  • 1 Pape François, Discours à la 68e Assemblée générale de la Conférence épiscopale italienne, 18 mai 2015.

  • 2 J.-M. Bergoglio - pape François, Amour, service et humilité. Exercices spirituels donnés à ses frères évêques à la manière de saint Ignace de Loyola, Paris, Magnificat, 2013, p. 17.

  • 3 Ibid., p. 107.

  • 4 Sur l’acédie pastorale, cf. EG 83.

  • 5 J. M. Bergoglio, « Surveiller la cohésion du troupeau », Intervention au Synode sur « L’évêque, serviteur de l’Évangile de Jésus-Christ pour l’espérance du monde », Osservatore Romano, 4 oct. 2001, p. 10.

  • 6 Pape François, Audience à tous les Cardinaux, 15 mars 2013.

  • 7 St Augustin, Sermon sur les pasteurs 46, 30, CCL 41, p. 555-556.

  • 8 Pape François, Discours à la réunion de la Congrégation pour les évêques, 27 fév. 2014.

  • 9 Id., Discours à la 66e Assemblée générale de la Conférence épiscopale italienne, 19 mai 2014.

  • 10 Id., Discours à la Réunion de la Congrégation pour les évêques (cité n. 8).

  • 11 Ibid.

  • 12 Id., Discours à la 66e Assemblée générale… (cité n. 9).

  • 13 Id., Discours à la Réunion de la Congrégation pour les évêques (cité n. 8).

  • 14 Id., Première bénédiction apostolique Urbi et Orbi, 13 mars 2013.

  • 15 Id., Homélie pendant la messe Pro Ecclesia, 14 mars 2013.

  • 16 Id., Audience au Collège cardinalice, 15 mars 2013.

  • 17 Id., Homélie pendant la messe chrismale, 28 mars 2013 (Cf. Christus Dominus, CD 12 ; 15 ; 16).

  • 18 « Le soin des âmes doit être informé par l’esprit missionnaire, de sorte qu’il puisse atteindre tous ceux qui vivent dans la paroisse » (CD 30).

  • 19 Benoît xvi, Discours aux évêques de la Conférence épiscopale argentine dans leur visite « ad limina apostolorum » 2, 30 avril 2009.

  • 20 Pape François, Homélie pendant la messe chrismale, 2 avril 2015. Jean-Paul ii avait donné un exemple similaire : « Je pense au sourire rassérénant du Pape Luciani, qui en un bref mois seulement conquit le monde » (Homélie du 27 sep. 2003).

  • 21 Cf. C. Valenziano, Vegliando sul gregge, Magnano, Qiqajon, 1994, p. 16, cité dans J. M. Bergoglio, « Signification et importance de la formation académique. Exposé sur la formation sacerdotale », 18 fév. 2009, Doc. cath. 2509 (2013), p. 377.

  • 22 Ibid.

  • 23 Ibid. Le texte de saint Thomas cité dans l’original est : « Ambrosius dicit, quod caritas est forma et mater virtutum » (Thomas d’Aquin, De Virtutibus, q. 2, a. 3, sc).

  • 24 Benoît xvi, Deus Caritas est 25. Cf. aussi CD 11 ; 30 ; LG 7.

  • 25 « Comme l’Église est missionnaire par nature, ainsi surgit inévitablement d’une telle nature la charité effective pour le prochain, la compassion qui comprend, assiste et promeut » (EG 179).

  • 26 Benoît xvi, Deus Caritas est 25.

  • 27 Cf. pape François, Homélie à Sainte-Marthe, 31 jan. 2014.

  • 28 Cf. D. Fares, « Pasce il mio gregge », dans San Agustín, Sul Sacerdozio, Rome -Milan, La Civiltà Cattolica - Corriere della Sera, 2014, chap. 6.

  • 29 Pape François, Homélie pendant la messe chrismale, 28 mars 2013.

  • 30 « Les prêtres atteindront véritablement la sainteté en exerçant leur triple fonction de façon sincère et infatigable dans l’Esprit du Christ » (Presbyterorum Ordinis 13).

  • 31 Pape François, Homélie pendant la messe chrismale, 2 avril 2015. Cf. CD 27.

  • 32 « C’est seulement si l’on est centré sur Dieu qu’il est possible d’aller vers les périphéries du monde » (Id., Homélie dans l’église du Gesù, 3 jan. 2014, où il a donné comme exemple St Pierre Favre, dans son désir de « laisser [le Christ] occuper le centre du cœur », P. Favre, Mémorial 68, éd. M. de Certeau, coll. Christus 91, Paris, DDB, 2006, p. 167-168).

  • 33 Pape François, Discours à la Réunion de la Congrégation pour les évêques (cité n. 8).

  • 34 Jean-Paul ii, Exhortation apostolique Pastores dabo vobis 23, 25 mars 1992.

  • 35 Id., Homélie, 4 nov. 1980.

  • 36 Cf. P. Favre, Mémorial 126-127 (cité n. 32), p. 211-212, avec leurs notes.

  • 37 Ibid.

  • 38 Pape François, Discours aux évêques de la Conférence épiscopale du Mexique en visite « ad limina apostolorum », 19 mai 2014.

  • 39 Id., Rencontre du Saint-Père avec les journalistes au cours du vol vers Manille, 15 jan. 2015. Il expliqua alors cette méthodologie : « elle est utilisée quand un homme ou une femme sont bienheureux depuis très longtemps, et qu’il existe une vénération du peuple de Dieu, c’est-à-dire que, de fait, ils sont vénérés comme des saints. »

  • 40 « Dès mon enfance, j’ai participé à la piété populaire » (J. Camara, S. Pfaffen, Aquel Francisco, Córdoba, Raíz de Dos, 2014, p. 31s).

  • 41 Cf. R. Guardini, L’opera d’arte, Brescia, Morcelliana, 1998, p. 21.

  • 42 Aristote, Poétique 1459a 5s. Aristote affirmait que créer des métaphores est un « don incommunicable », mais dont nous pouvons tous jouir.

  • 43 Jean-Paul ii, Exhortation apostolique Pastores gregis 7, 16 oct. 2003.

  • 44 Pape François, Discours aux participants de la 66e Assemblée générale… (cité n. 9).

  • 45 Ibid.

  • 46 Id., Première bénédiction apostolique Urbi et Orbi (cité n. 14).

  • 47 Id., Discours à la 68e Assemblée générale… (cité n. 1).

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