Les vertus théologales, foi, espérance et charité, constituent une trilogie fondamentale dans la tradition chrétienne depuis saint Paul. En tant qu’homme parfait, Jésus doit nous offrir une incarnation parfaite de ces vertus et les évangiles le montrer. Et il en est ainsi. L’article cherche à mieux com- prendre comment Jésus a vécu ces vertus en relevant notamment combien chacune s’est trouvée reliée à un terme clef : « Abba » pour la foi, « Royaume » pour l’espérance et « petits » pour la charité. Ce qui est frappant, c’est la façon dont Jésus a su être totalement fidèle aux Écritures d’Israël, en prolonger pour ainsi dire la trajectoire, tout en innovant dans le choix de ses concepts clefs dont aucun ne se trouve explicitement dans les Écritures.
La tradition chrétienne a accordé une grande place aux trois vertus théologales : la foi, l’espérance et la charité. L’importance qui leur est donnée provient du célèbre verset de Paul qui conclut son éloge de la charité dans sa première lettre aux Corinthiens en affirmant : « Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité » (1 Co 13,13). À partir de cette fondation, les grands théologiens ont accordé une place de choix à la façon dont ces vertus structurent la vie du croyant et déterminent les axes de sa croissance spirituelle. Parmi eux, saint Thomas d’Aquin est connu pour avoir réfléchi le plus en profondeur sur la façon dont ces vertus sont liées les unes aux autres. À partir de cette tradition de pensée si riche qui a tant marqué le monde chrétien, il vaut la…