La crise des abus conduit à regarder de plus près l’avenir de la vie consacrée, après un siècle d’aggiornamento de la vie religieuse et de manifestations attribuées à l’Esprit dans les communautés dites nouvelles. Les réformes de la vie communautaire du monde religieux suffiront-elles ? Une incroyable institutionnalisation de la vie consacrée ne l’a-t-elle pas sclérosée, tandis qu’elle se trouvait – comme les dernières émergences de cette forme de vie – aux prises avec le défi de l’espérance pascale ? Si tout est à refaire, tout est-il à jeter ? Au fond, les prémices d’une métamorphose de la vie consacrée n’annoncent-elles pas ce qui est espéré de toute l’Église ?
Récemment ravagée par les abus, dépouillée de longue date de son utilité sociale, la vie consacrée telle qu’on la connaît dans l’Église catholique de rite latin ne va-t-elle pas s’éteindre, sous le poids conjugué de ses infidélités et de la désaffection de ses contemporains, surtout s’ils sont chrétiens ? Beaucoup le pensent et certains, déjà, dans les autorités responsables, se mettent à anticiper ce temps, en renonçant à promouvoir toute velléité d’espérance nouvelle, puisqu’il semble inutile d’aller à contre-courant de l’histoire ; n’est-ce pas sagesse et réalisme ?
On pourrait prolonger le questionnement du côté du rapport de la vie consacrée à la société ambiante, dans ces termes ou d’autres semblables : la vie consacrée est-elle réellement en prise avec la société ? Quelle « intersection » entre vie consacrée et société…