Carnets conciliaires de Mgr Gérard Philips secrétaire adjoint de la Commission doctrinale. Texte néerlandais avec tr. française et commentaires K. Schelkens, intr. L. Declerck
Col.
Histoire
-
Recenseur :
Noëlle Hausman s.c.m.
Dans la brillante série des Carnets conciliaires dont la
publication est devenue indispensable à l'interprétation de Vatican
II, la présente brochure représente une pierre milliaire. Il s'agit
de deux cahiers, numérotés XI et XII, retrouvés, après la mort de
l'auteur, parmi ses notes de retraite, par le chanoine L.Declerck,
ami de la famille; ils sont édités ici, dans leur texte néerlandais
d'abord (3-78), leur traduction française ensuite (79-156). Les
précieuses notes de K.Schelkens, rédigées en français, sont
rejetées en fin de volume, et valent pour le texte original aussi
bien que pour la traduction; un excellent index des personnes clôt
l'ouvrage. L'introduction du Chanoine L. Declerck (l'»inventeur» de
ces cahiers) met en lumière l'intérêt capital des deux «journaux»,
l'un courant du 8 avril au 2 juin 1963 (soit jusqu'à la fin de la
première intersession du Concile), l'autre, du 14 novembre 1963 au
1er novembre 1965 (avec la plupart des pages consacrées à la Nota
explicativa Praevia de Lumen gentium). Les connaisseurs du Concile
y feront plus d'une trouvaille (la conception trinitaire du 1er
chapitre du De Ecclesia, jugé «non théologique», 97-98; la
paternité du chapitre VIII, «qui plus que tout le reste est mon
oeuvre», 115); les observateurs de la vie religieuse seront frappés
par la prescience de Mgr Philips (à propos de l'ouvrage célèbre du
Cardinal L.-J. Suenens, Promotion apostolique de la religieuse: «la
question demeure toutefois si l'on peut prioritairement, sinon
exclusivement, définir la vie religieuse (active) à partir de
l'apostolat…N'est-ce pas un pas vers la sécularisation des
couvents?», 105); beaucoup découvriront l'humilité d'un théologien
prêt à assumer ses responsabilités («ne pas ouvrir une grande
bouche 'de loin' et se taire 'de près'», 126) et ses blessures («je
ne suis pas au service du cardinal (Suenens), mais au service de
l'Église et de la vérité», 130 cf. 140); tous surtout entreverront
l'homme spirituel, placé malgré lui dans une position ambiguë (95),
qui se trouve, in fine, «étonné» de ce qu'il a pu faire à Rome:
«J'ai moins porté que je n'ai été porté…Il était parfois clair 'que
j'avais quelque chose à dire' ou plus précisément: cela m'a été
inspiré» (144). Depuis le Journal conciliaire d'Yves Congar, on
n'avait plus entendu retentir de tels accents, catholiques. - N.
Hausman scm