Le « vivre ensemble » est une aspiration de notre société
individualiste qui pourtant s'intéresse à un vivre dans « moins de
biens, plus de liens », où la quête d'associations diverses et le
« co- » font partie des valeurs recherchées. Quoi de plus
« logique » que de chercher dans les parages de la vie religieuse,
où la vie « communautaire » se devrait d'être exemplaire, une
source d'inspirations ? Les interventions de cette rencontre ont
ouvert la problématique : école de miséricorde (Agnès Granier
r.s.a.), chemin sans cesse à reprendre (fr. Aloïs de Taizé), les
problèmes de l'interculturalité et de l'inter-génération
(Marie-Louise Soaviloma s.s.c.) se vivent aussi comme un défi,
l'importance d'un lieu où les coeurs s'unissent dans « le tiers »
(Francys Silvestrini Adão s.j.) sans lequel la communion ne peut
être authentique, autant de challenges que les projets de vie
communautaire (apostolique, monacal, etc.) éprouvent. La première
communauté de Jérusalem nous le rappelle dans les Actes des apôtres
(Daniel Marguerat). Ainsi, la dimension « ecclésiale » de la vie
religieuse ne peut faire l'impasse de la « société réelle » sans se
laisser instruire par « l'appel du désert » (Jean-Michel Grimaud
o.s.b.) vers une communion où la souffrance de notre monde fracturé
(Alain Thomasset s.j.) sera un gage d'authenticité pour fortifier
ce que nous estimerions à bon compte notre « expertise »
communautaire (Armand Veilleux o.c.s.o.). L'homélie « finale »
proposée (Henri Aubert s.j.) invitait à ne pas solliciter d'être à
la droite ou la gauche du Christ au repas pascal mais bien
d'entendre que la place offerte est toujours aux côtés des
personnes aux pieds sales ou meurtris dont Jésus s'est fait proche
et à qui Il s'offre en communion. - J. Burton s.j.