Une courte bibliographie ouvre ce troisième et dernier volume d'une
Correspondance dont les premiers tomes ont été abondamment recensés
dans cette revue. L'introduction, d'une trentaine de pages,
présente le contenu de ces lettres, en regroupant les
correspondants (laïcs et évêques ou autres autorités
ecclésiastiques) par séries: lettres à plusieurs laïcs et à un
moine sur les aumônes à distribuer aux pauvres (L 617-636);
différents sujets abordés par des laïcs (L 637-652), etc. On
apprend ainsi que ces «interlocuteurs» lisent les Apophtegmes (L
688-689), se préoccupent (comme précédemment) d'hérésies, mais
aussi du travail du dimanche, et, quand ils sont ecclésiastiques,
de la nomination d'évêques ou de l'abandon de leur mission. Tout un
monde est donc accueilli au monastère de Séridos, où était même
prévue une cellule extérieure pour recevoir les femmes pieuses et
les mères des moines. Ces lettres achèvent la Correspondance par
des réponses très concrètes qui permettent non seulement de voir
s'animer la vie quotidienne d'un monastère et les problèmes
ecclésiologiques du VIe siècle palestinien, mais de recueillir à
nouveau quelques perles: «N'étudie rien de ce que Dieu ne te
demande pas» (L 696); «la passion est passion; ne faites donc pas
de manières» (L 734); «pour ceux qui travaillent (le dimanche)
selon Dieu, ce n'est pas un péché» (L 751); «le Seigneur aime tout
ce qui est propre (dans le ménage)» (L 775); «il ne convient pas à
l'Église de prélever des taxes, car c'est l'affaire des séculiers»
(L 834). On laissera aux érudits la question de savoir comment ces
monologues savoureux seront un jour recouverts par la première
scolastique. - N. Hausman, scm