Jacob Kaplan 1895-1994. Un rabbin témoin du XXe siècle
D. ShapiraReligions - Recenseur : Bernard Joassart s.j.
Très vite, K. s'est affirmé comme un leader au sein de sa communauté, ouvert aux problématiques modernes, tout autant que soucieux de maintenir l'originalité de sa propre religion et de lui imprimer un nouveau dynamisme.
Vu le contexte dans lequel vécut K. et ses importantes fonctions, l'ouvrage aborde bien sûr de nombreuses et importantes questions, en particulier celle de l'identité juive telle qu'elle peut être vécue dans une société qui n'est pas celle de l'État d'Israël. On pourrait sans doute schématiser ce problème par l'expression de «double allégeance» qui refait régulièrement surface. Bon nombre de non Juifs se posent souvent la question que je simplifierais comme suit: un Juif peut-il être un «bon Français» (et cela vaut pour d'autres nationalités), surtout quand, depuis 1948, il y va du sort d'Israël? Une telle interrogation n'est pas sans rappeler une semblable question qui s'est régulièrement posée à propos du christianisme tant aux premiers siècles de notre ère qu'à d'autres moments de l'histoire où la tension entre certains États et Rome fut spécialement vive. On sait que ce ne fut jamais simple à résoudre. La question rebondit d'ailleurs en se demandant si les deux religions résolvent le problème de la même manière ou, pour être plus exact, si elles ont des prémices semblables pour le résoudre et si les non chrétiens et les non Juifs abordent ces deux religions de la même manière. - B.J.