John, A Postmodern Gospel. Introduction to Deconstructive Exegesis Applied to the Fourth Gospel
P. Chatelion CounetÉcriture Sainte - Recenseur : Yves Simoens s.j.
Une deuxième introduction met en présence exégèse diachronique et synchronique. La question du référent est simplifiée, alors qu'elle a depuis longtemps fait l'objet de mises au point par P. Ricoeur. Le risque n'est pas mince en effet de s'en tenir à une textualité qui tourne sur elle-même. La recherche est pourtant stimulante et, en un premier temps, prometteuse. La première partie: «Poststructuralism, Postmodernity and Deconstruction», souffre de longueurs après deux introductions. Les fruits vérifiables de l'approche se font attendre. La deuxième partie: «The differential character of the Fourth Gospel», revient d'abord sur: «Logocentrism in the Fourth Gospel», pour aborder successivement: «A Deconstruction Perspective on John 6», «The Apophatic Structure of John 17» et «The Last Word. The Logos of the Beginning: John 21, 24-25».
Au regard des copieuses introductions, les conclusions se trouvent réduites à leur portion congrue. L'ouvrage fourmille de notations de valeur parce qu'il met à l'unisson de la culture contemporaine. Il fait sortir de certaines ornières de l'exégèse encore dominante. De là à convaincre vraiment, il faudrait sans doute qu'il ménage plus de médiations conceptuelles à l'impénitent «high-modern reader» que nous sommes censé être, en compagnie d'autres aussi différents qu'E. Malatesta, R. Schnackenburg et J. Calloud-F. Genuyt (pp. 250-251). L'univers postmoderne ne mériterait-il pas d'être lui-même passé au crible d'une critique philosophique et théologique du langage au nom de l'Écriture biblique et de l'évangile johannique? L'A. mène son enquête et ses présupposés jusqu'au bout, mais elle se révèle moins féconde qu'on ne s'y attendait. On ne peut qu'être d'accord avec lui sur certaines de ses analyses qui manifestent, trop exclusivement peut-être, le caractère apophatique de l'expression johannique. - Y. Simoens, S.J.