L'Église en péril. Trad. L. Ruf-Burac, éd. M. Leplay
Karl BarthThéologie - Recenseur : Noëlle Hausman s.c.m.
L'Église se trouve donc en danger d'hérésie, dès qu'émerge le national-socialisme («je n'ai jamais accepté la sinistre doctrine luthérienne qui accorde à l'État un droit inaliénable d'autodétermination indépendant de la proclamation de l'Évangile», 68). Elle est au péril de la neutralité, quand «l'îlot suisse» voit à ses frontières le système soviétique remplacer la menace nazie (et pourtant, Barth optera pour sa Dogmatique plutôt que pour le problème allemand, 85). L'Église enfin se trouve en danger de division interne, notamment sur la question du communisme et l'émancipation de la théologie (le désaccord avec Bultmann); mais Barth est entendu du côté catholique (au moins de «l'avant-garde» et de son ami Balthasar, 116-117); et puis, sous les portraits de Calvin et de Mozart, le même Barth écoute cette musique sans laquelle, dit-il, «je ne pourrais formuler ce que je ressens personnellement dans les domaines de la théologie et de la politique, et je ne pourrais même pas repenser à la décennie dont j'ai essayé de relater les événements» (121). Heureux le résistant qui entend Mozart comme «un don gratuit de Dieu». - N. Hausman, S.C.M.