Le Christ de la philosophie n'est pas le Christ de la foi ; aucune
christologie philosophique n'a prétendu marquer une telle
identification. Le Christ intentionné philosophiquement par une
multitude de chemins présente des traits divers qui ne coïncident
qu'accidentellement avec ceux de la foi de l'Église ; et le Christ
en idée ne constitue pas une « préparation évangélique », si bien
que celui qui l'a élaboré n'aurait pas franchi le fossé décisif et
n'aurait pas aidé l'autre à le faire. Le Christ en idée ne dirige
pas l'attente de l'esprit vers le Christ confessé par l'Église ; il
n'est pas le Christ objet de foi et ne pourrait l'être : cela
équivaudrait à affirmer la totale perméabilité du mystère à la
raison.
Après un 1er chap. dans lequel se tracent quelques
caractéristiques essentielles de la modernité et du rapport entre
christianisme et modernité, ce livre rappelle comment se présente
la christologie philosophique, en évoquant à ce sujet quelques
auteurs significatifs : Spinoza, Kant, Fichte, Hegel, Schelling et
Nietzsche. - S. Decloux s.j.