Ce livre déploie et complète deux articles parus dans
la NRT 137/2 et 4 (2015). L'A., prêtre,
docteur en médecine, en philosophie et en théologie (membre du
conseil éditorial de la NRT), dresse une histoire du
burn-out (BO), diagnostic récent sur une maladie ancienne :
l'acédie. La définition est large, les trois symptômes
(l'épuisement émotionnel, la dépersonnalisation et la réduction de
l'accomplissement personnel) couvrent un champ étendu de
manifestations, d'autant plus quand le BO est avancé. L'introd. met
en évidence que le mal est sournois, car il surgit au coeur d'une
générosité, sans que la victime n'en prenne conscience. La maladie
est mise en lumière à l'écoute des Pères et de l'Écriture, mais
elle est aussi décodée par de nombreuses études scientifiques
récentes. Celles-ci sont recensées en détail, et leurs résultats
sont présentés de façon synthétique. De ces (très) nombreuses
publications citées, il ressort des solutions variées, mais surtout
l'impression d'impuissance de la société face à ce syndrome. Or,
certaines professions sont particulièrement sujettes au BO. C'est
typiquement le cas des prêtres, religieux et agents pastoraux. Le
livre, sans être destiné à traiter une personne en souffrance,
permet de discerner les signes d'un BO. S'il n'est pas trop tard
(il faut alors faire appel à une aide médicale), il aide aussi à
reconnaître le BO pour le prévenir.
Riche de ses travaux sur le don de soi, l'A. avance sa thèse :
le BO est une maladie du don. Pour y remédier, il faut être
attentif à vivre les 3 moments du don : la réception,
l'appropriation et la donation ; sans quoi, on se brûle !
Il nous invite, comme à son habitude, à une meilleure connaissance
de soi. Ainsi, avant de « mieux se donner », il est bon
de mieux se connaître pour mieux s'aimer (du
même A., Paris, Fayard, 1998). - R. de Bovis