Lettres d'Égypte 1905-1908. Avant-propos du RP Henri de Lubac membre de l'Institut
Pierre Teilhard de ChardinBiographies - Recenseur : Paul Detienne s.j.
Le 2e recueil, publié en 1965, s'adresse prioritairement à tout lecteur intéressé par les débuts des recherches scientifiques de Teilhard. Durant quatre années d'études théologiques en Angleterre (19081912), suivies, après son ordination sacerdotale, de deux années d'études paléontologiques à Paris, Teilhard entretient avec sa famille une correspondance bimensuelle, tout empreinte de tendresse, et pudiquement muette sur ses réflexions théologiques et sur sa vie spirituelle: «La théologie n'est pas tous les jours bien amusante… Je vais aller prêcher, cela ne m'amuse pas autrement». Lorsqu'il parle de «méditation», c'est devant les peintures quaternaires d'Altamira, «vestiges d'une humanité antérieure à toute civilisation connue». Dans les coups durs (décès d'une soeur, grave maladie d'une autre), il s'en réfère, avec une émotion sincère, aux thèmes traditionnels: volonté de Dieu, valeur salvifique de la souffrance, récompenses éternelles. Le sujet de ses lettres? Le temps qu'il fait (souvent détestable du côté d'Hastings), les anniversaires familiaux, ses rencontres avec des spécialistes, ses randonnées géologiques et leur butin (une fougère fossilisée, une molaire d'éléphant, des traces de pas d'iguanodon…), et toute matière susceptible d'intéresser son père et ses frères: la botanique, l'entomologie, l'ornithologie, la chasse. Doué d'un remarquable esprit d'observation, il offre à ses correspondants des descriptions précises (un troupeau de 63 vaches) tout en accumulant des formes grammaticales rares (nous fûmes, nous ouïmes, que je susse, qu'ils vinssent) et en privilégiant l'adjectif «joli». Relevons, dans l'index onomastique, une confusion entre Joseph-oncle et Joseph-frère. - P. Detienne sj