Recherches de Science religieuse (RSR) a fêté son centenaire.
Fondée par le P. Léonce de Grandmaison au temps de la crise
moderniste, la revue fait aujourd'hui le point sur le chemin
parcouru. L'introduction est signée par les PP. P. Gibert et Chr.
Theobald; ils y définissent leur future tâche de fidélité à la foi
en Christ dans la relativité du temps et de l'histoire. Trois
parties composent cet important volume: Diagnostic du moment
présent - Mémoire des Recherches - Théologie et sciences
religieuses au xxie siècle. Une conclusion de Chr. Theobald met en
perspective le travail théologique à venir.Avec sa longue
expérience, Joseph Moingt ouvre le portail en articulant l'acte de
croire aujourd'hui et l'acte théologique: intelligibilité de la
quête de Dieu et construction de l'humanité du monde. Ensuite J.-M.
Donegani étudie les rapports entre sociologie des religions et
théologie; il invite à privilégier l'approche narrative et
expérientielle de la foi. Il est suivi par P. Lathuilière qui
stigmatise l'intégrisme en raison de son réflexe sécuritaire
frileux et stérile. J. Joncheray marque la fin du «Type-Église»
comme mode sociologique d'une institution en déclin et propose des
comportements significatifs. D. Julia réfléchit en historien sur la
diminution des vocations sacerdotales et religieuses, souhaitant
une restructuration. B. Sesboüé prospecte les chantiers de
l'oecuménisme. J. Doré définit les tâches actuelles de la théologie
et P. Tihon examine quelle est la liberté du théologien, penseur
libre face au magistère ecclésial. Passant du diagnostic à la
mémoire, l'ouvrage reprend l'article de J. Leclerc consacré au
Cinquantenaire de la revue, puis É. Fouilloux remémore les années
tourmentées de 1946 à 1951 et P. Vallin tire les conclusions du
passé pour dessiner un avenir, tandis que J. Moingt est interrogé à
propos des années où il dirigeait la revue (1968-1997) débutant par
«l'événement théologique» de mai 68! Le volet prospectif groupe
d'abord quatre sujets relevant de la philosophie et de la
théologie: Tâches d'une phénoménologie herméneutique de la religion
(J. Greisch); Engagements conjugués de la philosophie et de la
théologie (H. Laux); Tâche de la pensée théologique (J.-Y.
Lacoste); Une «théologie de la recherche» (V. Holzer). Quatre
études concernent l'exégèse, la patristique et l'histoire: La
Bible, aventure critique dans la foi (P. Gibert); Archéologie et
théologie des Écritures (A. Paul); Contribution de la patristique
(M. Fédou); Chronologie et histoire (Fr. Hartog). Enfin quatre
contributions concernent les rapports de la théologie avec la
culture: Monde scientifique (Fr. Euvé); Relations interreligieuses
(J.-M. Aveline); Beaux-arts (Fr. Boespflug) et Morale (P.
Valadier). On reviendra avec insistance à la conclusion de Chr.
Theobald, qui trace avec netteté et vigueur les perspectives
d'avenir de la tradition chrétienne.Constatant la pertinence
actuelle des sujets traités, compte tenu du sérieux de l'engagement
des auteurs dans la recherche théologique, qui ont pensé et réalisé
ce beau volume, on saisira l'importance d'une équipe qui ose une
critique constructive sur l'oeuvre centenaire accomplie et qui a
foi dans l'avenir. Un merci et un encouragement! - J. Radermakers
sj