Introduction
Cet article propose une lecture du chapitre 22 de la Genèse souvent appelé la « ligature d’Isaac ». Il n’est pas rare que la lecture de ce chapitre suscite un trouble. Le lecteur peut facilement voir surgir des figures du Dieu pervers dont parlait Maurice Bellet. Il mettrait alors en valeur un croire devenant complètement fou. « Parce que tu as fait cela et n’as pas épargné ton fils unique, je m’engage à te bénir, … » (Gn 22,15-17)1. Le lecteur non averti aurait plutôt les cheveux qui se dressent sur la tête : « fallait-il aller jusque-là ? » Réaction bien compréhensible, fruit d’une lecture trop rapide. Comment ouvrir ce texte, sans en faire une apologie du fondamentalisme ou de la folie ?
Il s’agira de comprendre ce que ce chapitre met en récit. Notre conviction de psychiatre d’enfant serait que Genèse 22 propose en fait un…