De l'excès du mal à l'altérité du mal, il n'y a qu'un pas. À la lecture du Livre de Job, ce pas ne doit pas être franchi, sous peine de sombrer dans l'idôlatrie. Pour le démontrer, l'étude rappelle le concept philosophique d'altérité en définissant l'affection comme son révélateur phénoménologique. Elle montre que le satan ne constitue jamais un interlocuteur pour Job. Elle interroge l'affection par le mal qu'est la souffrance de Job. Elle réfute enfin l'idée du Dieu méchant en lequel le mal accéderait à l'altérité. Par ce parcours, une interprétation globale de la souffrance de job est proposée: souffrance de l'attachement affecté par la transcendance divine.