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Quarante ans après, où en est le renouveau charismatique catholique?

François-Régis Wilhélem
Le Mouvement du Renouveau a maintenant 40 d'existence dans l'Église de France. L'article en fait ressortir quelques traits saillants. Après en avoir fait un rapide historique, il aborde son expérience centrale, celle de l'« effusion de l'Esprit ». Il montre ensuite comme cette grâce a fructifié dans les groupes de prières et les nouvelles formes de vie communautaire, tout en offrant des critères de discernement pour en vérifier l'authenticité. Enfin, en conclusion, il relève la perspective oecuménique du mouvement.

Lors de la vigile de Pentecôte 2004, Jean-Paul II exprimait le souhait « que la spiritualité de la Pentecôte se diffuse dans l’Église, comme un élan renouvelé de prière, de sainteté, de communion et d’annonce »2. Quarante ans après les débuts du Renouveau Charismatique Catholique (1967-2007), il est opportun de présenter une analyse, qui, sans prétendre à l’exhaustivité, s’efforce de faire ressortir quelques traits saillants de cette expérience aux multiples facettes afin d’en montrer les incidences dans la vie ecclésiale d’aujourd’hui. Pour cela, nous commencerons par un bref rappel historique. Après quoi nous aborderons l’expérience centrale du Renouveau, celle de « l’effusion de l’Esprit », nous verrons ensuite comment celle-ci a fructifié dans les Groupes de prière et les nouvelles formes de vie communautaire, ces deux réalités étant saisies principalement à travers l’expérience française. En guise de conclusion, nous soulignerons la perspective œcuménique.

I Brefs repères historiques

Les débuts du Renouveau

Les historiens s’accordent habituellement pour situer les débuts du Renouveau charismatique catholique en février 19673, lors d’une simple retraite d’aumônerie de l’université Duquesne (dite « du Saint-Esprit » – Pittsburgh – USA), pendant laquelle un petit groupe d’étudiants fut très fortement et sensiblement touché par la grâce de l’Esprit4.

À partir de ce groupe initial — et de quelques autres issus de diverses universités américaines —, cette forme d’expérience allait se répandre en quelques mois aux États-Unis à travers une floraison de groupes de prière. Comme le note Patti Gallagher Mansfield, une des étudiantes présente à cette fameuse retraite :« Désormais, l’effusion de l’Esprit allait se répandre dans l’Église Catholique »5. Dans les années 1970, des catholiques français résidant aux États-Unis découvraient cette dynamique nouvelle et allaient contribuer à la répandre en France. Certains d’entre eux sont à l’origine de « communautés nouvelles »6.

En réalité, dès les années 60, le mouvement du Renouveau dans l’Esprit avait commencé à pénétrer diverses « Églises établies » (épiscopalienne, luthérienne, presbytérienne), donnant naissance à ce que l’on appela alors un « néo-Pentecôtisme ». Il est important de souligner que, né en leur sein, ce mouvement a pu s’y développer sans que ses membres en soient exclus ou éprouvent le besoin de les quitter, comme cela était arrivé auparavant dans certaines Communautés ecclésiales issues de la Réforme. Avec le recul et à la lumière de Vatican II, nous comprenons mieux aujourd’hui qu’il s’agit en réalité d’une sorte de « grâce de Pentecôte » offerte à tous.

« Comme une nouvelle Pentecôte »

En fait, dans l’Église catholique, et ce, dès la fin du XIXe siècle et pendant le XXe, cette grâce avait été prophétisée et appelée dans la prière par un certain nombre de mystiques, tels, par exemple, sœur Elena Guerra7, fondatrice de l’Institut des Oblates du Saint-Esprit, et aussi une mère de famille mexicaine : la vénérable Concepción Cabrera de Armida (dite Conchita), dont le Journal spirituel rapporte à partir de 1916 la volonté du Seigneur d’envoyer sur le monde une « nouvelle Pentecôte »8. Dans les années 30, Marthe Robin avait annoncé l’avènement d’une « Pentecôte d’amour », et le relais avait été pris par le bienheureux Jean XXIII qui, au moment d’ouvrir le Concile Vatican II, faisait prier toute l’Église, demandant que se renouvelle pour notre temps « comme une nouvelle Pentecôte »9. Fruits de cette attente, les décrets conciliaires soulignent avec force le rôle de l’Esprit Saint dans la vie des baptisés et n’hésitent pas à redonner toute leur place aux charismes10.

Dans la ligne du Concile, de multiples interventions de Paul VI, Jean-Paul II, et maintenant Benoît XVI, accordent une large place au Renouveau et à la vie charismatique11. À la Pentecôte 1975, Paul VI, recevant dans la basilique Saint Pierre les membres d’un Renouveau en pleine effervescence, n’hésitait pas à présenter celui-ci comme une « chance pour l’Église et le monde ». À la Pentecôte 1998, Jean Paul II, s’adressant aux Mouvements et Communautés nouvelles qu’il avait invités pour la première fois à Rome, rappelait que « l’aspect institutionnel et l’aspect charismatique sont comme co-essentiels à la constitution de l’Église »12. Benoît XVI, dans son Message au IIe Congrès mondial des Mouvements ecclésiaux et communautés nouvelles, invités de nouveau à Rome pour la Pentecôte 2006, confirmait clairement la dimension ecclésiale de ceux-ci en leur disant : « Vous appartenez à la structure vivante de l’Église » (22 mai). Il faut noter à ce propos que le cardinal Ratzinger connaissait et encourageait depuis longtemps les courants de renouveau et avait contribué à leur réflexion par d’importantes interventions théologiques13.

Ces soutiens clairs et constants des papes appellent une analyse approfondie de la dimension ecclésiale du Renouveau.

Mouvement dans l’Église ou mouvement de l’Église ?

En réalité, le Renouveau, appelé communément « charismatique » en raison des dons charismatiques qui s’y déploient, n’est pas tant un « Mouvement » de plus dans l’Église — au sens de « Mouvement spécialisé » ou d’une organisation — que la manifestation visible et puissante d’une grâce de Pentecôte offerte à toute l’Église. Autrement dit, il ne s’agit pas tant d’un Mouvement dans l’Église, que l’expression privilégiée d’un mouvement de l’Église, comme le fait remarquer très justement Mgr Santier, lui-même fondateur d’une communauté14. Nous nous trouvons donc en présence d’une dynamique de type « pentecostal » et non seulement « charismatique » qui incite les baptisés à vivre leur baptême jusqu’au bout, dans une docilité renouvelée à l’Esprit. Cette dynamique est porteuse d’un souffle missionnaire qui engendre des témoins convaincants de l’Évangile au milieu des réalités du monde. Elle invite également tous les Pasteurs à enraciner leurs actions dans une « culture de Pentecôte » (Jean-Paul II). Une telle dynamique est habituellement le fruit d’une expérience spirituelle considérée comme fondatrice, celle de « l’effusion de l’Esprit ».

II Une expérience spirituelle fondatrice

« L’effusion de l’Esprit », source d’un nouveau dynamisme spirituel

Le « baptême dans l’Esprit », ou plus justement peut-être « l’effusion de l’Esprit », aurait déjà touché plusieurs dizaines de millions de personnes dans le monde15. Cette expérience ayant déjà été abondamment décrite et analysée, nous nous contenterons ici d’en faire ressortir quelques traits.

Dans la perspective catholique, cette effusion n’est certainement pas une sorte de « supplément nécessaire » au baptême sacramentel « pascal et pentecostal à la fois »16. Elle se présente plutôt comme l’irruption d’un don qui « libère » pour ainsi dire les sources du baptême et de la confirmation, alors que celles-ci étaient peut-être oubliées, enfouies, voire étouffées sous le poids des péchés, des blessures, de l’oubli de Dieu, ou d’une certaine routine religieuse. Mais cette grâce peut également faire irruption en dehors de tout contexte chrétien (cf. Ac 10,45). Une telle expérience « provoque une prise de conscience très forte de la présence toute-puissante de Dieu, accompagnée souvent du don d’un ou plusieurs charismes »17. L’effusion de l’Esprit contribue à faire éclater le schéma étroit d’une foi envisagée comme une simple morale et invite à s’engager concrètement à la suite du Christ, quel que soit par ailleurs l’état de vie embrassé. Elle n’est pas seulement une grâce de revivification personnelle ; elle est aussi « centrifuge », dans le sens où elle pousse à annoncer avec joie l’Évangile, à témoigner dans la puissance de l’Esprit et à travailler à la transformation du monde. Bref, elle génère « des communautés évangélisées pour l’évangélisation » (José H. Prado Flores).

Habituellement, on parle d’effusion de l’Esprit (au singulier) afin de caractériser tel tournant significatif, fondateur, de l’itinéraire personnel, mais en réalité, il y a autant de types d’effusions (au pluriel) que de personnes et de passages spirituels. Saint Thomas aide à comprendre cela grâce à sa théologie des « missions invisibles » qui décrit « l’envoi » du Christ et de l’Esprit dans le cœur du croyant ; le Christ et l’Esprit se rendent alors présents d’une nouvelle manière là où ils se trouvaient déjà. Ces « missions » suscitent non seulement le progrès habituel de la grâce, mais peuvent apporter également une nouveauté notable dans la croissance spirituelle. Saint Thomas souligne en effet la puissance de certaines d’entre elles qui offrent l’occasion de franchir un cap spirituel, de recevoir un charisme signalé, voire de s’exposer au martyre, ou encore plus simplement, d’entreprendre quelque chose de difficile18.

Ainsi, l’« envoi » de l’Esprit à travers l’expérience de l’effusion permet-il une prise de conscience renouvelée et vivante du « primat de la grâce » et une vérification concrète de la vérité de la parole du Christ : « Hors de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5)19. Cette effusion appelle la personne à une plus grande docilité à l’Esprit et active en elle le désir de la sainteté.

Effusion de l’Esprit, appel à la sainteté et croissance spirituelle

Nous n’entendons pas ici identifier la vie spirituelle accomplie ou « vie mystique » aux faveurs et grâces extraordinaires, mais désigner par ce terme « mystique » une vie chrétienne habituellement conduite par l’Esprit agissant par ses dons20 jusqu’à la sainteté, c’est-à-dire jusqu’à une pleine conformation au Christ en tous ses mystères21.

En fonction de ce que nous avons constaté des effets de l’effusion de l’Esprit, n’est-il pas logique de penser que l’horizon proche de celle-ci — ou peut-être beaucoup plus lointain selon le cheminement des personnes — est l’entrée dans la vie mystique au sens où nous l’entendons ? Il y a en effet une totale cohérence spirituelle entre la prise de conscience expérimentale de la présence effective de Dieu ainsi que de sa primauté et la docilité habituelle à l’Esprit qui constitue le cœur de la vie mystique, la première pouvant servir de porte d’accès à la seconde. En cette docilité, se rejoignent la dynamique charismatique et le souffle de la mystique. Autrement dit, et en respectant la liberté divine souveraine, l’expérience de l’effusion ne serait-elle pas un puissant « appel d’air » en direction d’une authentique vie mystique, c’est-à-dire d’une vie désappropriée d’elle-même, de plus en plus conduite par l’Esprit et ce, dans tous les états de vie ?

L’expérience de l’effusion appelle donc une confrontation féconde avec l’enseignement des auteurs mystiques. Au cœur de celle-ci se situe notamment la question de « l’expérience spirituelle », de son contenu, de ses significations possibles… Bien que le sujet soit trop vaste et complexe pour être traité en quelques lignes, quelques brèves notations peuvent cependant l’éclairer.

La question de « l’expérience spirituelle »

Il faut toujours se garder en ce domaine de confondre l’action de l’Esprit, toujours mystérieuse, inobservable en elle-même, avec les « ondes de choc » que celle-ci produit parfois dans notre sensibilité et notre psychisme. Prenons l’image d’une pierre qui tombe dans une eau étale et dont les ondes se déploient à sa surface en cercles de plus en plus larges. Le point d’impact représente la rencontre avec Dieu et les ondes, ses résonances dans notre être. L’action de Dieu reste mystérieuse comme Dieu lui-même. On n’observe pas la grâce. Par contre ce que l’on peut percevoir à certains moments, ce sont les « vibrations » de cette action dans notre être.

Le P. Marie-Eugène met bien ce point en lumière : « Dans les communications divines, l’âme n’expérimente ni Dieu, ni son action, mais seulement les vibrations produites en elle par cette action divine. L’expérience mystique n’est donc pas une expérience directe mais une quasi-expérience de Dieu à travers la vibration que produit son intervention »22. Dans cette ligne de réflexion, cet auteur précise qu’il peut y avoir une puissante infusion de grâce, sans qu’il y ait forcément d’expérience sentie : « On a tendance à identifier vie mystique et expérience mystique, action de Dieu par les dons [du Saint-Esprit] et expérience de cette action, comme si elles étaient inséparables. Cette confusion est la source d’erreurs pratiques importantes. Il est évident en effet que l’action de Dieu par les dons est nettement distincte de l’expérience que nous pouvons en avoir, si bien que la première peut exister sans la seconde (…). Les communications directes de Dieu ne sont (…) pas toujours accompagnées d’expérience. On ne saurait par suite affirmer qu’il n’y a pas de vie mystique sans expérience mystique »23.

Ces distinctions essentielles constituent une aide précieuse pour le discernement, notamment en rapport à certains phénomènes qui se produisent aujourd’hui de façon quasi systématique dans certains groupes ou assemblées charismatiques. On pense notamment à celui appelé couramment « repos dans l’Esprit », ou à d’autres manifestations corporelles étranges. Reste toujours la question de savoir si ces phénomènes se produisent réellement « dans l’Esprit »24 ! Quoi qu’il en soit de ces nécessaires clarifications, il n’en reste pas moins vrai que l’expérience de l’effusion permet à nombre de personnes de prendre davantage conscience des appels particuliers contenus dans la grâce de leur baptême. Cette expérience s’est développée à travers une floraison de groupes de prière qui demeurent pour beaucoup un lieu ecclésial essentiel.

III Les Groupes de prière

La spécificité de ces groupes est bien connue. Il suffit d’en rappeler brièvement les caractéristiques fondamentales. Greffé sur la Parole, le groupe repose sur la foi en cette promesse du Seigneur : « Que deux ou trois, en effet, soient réunis en mon nom, Je suis là au milieu d’eux » (Mt 18,20). L’effusion de l’Esprit en constitue le cœur. À partir de là, le déroulement de l’assemblée de prière est vraiment vécu comme un don de Dieu, dans une attitude d’ouverture constante à l’Esprit Saint. La communion ainsi établie fait que l’assemblée devient un lieu de vie, de charité fraternelle, où chacun est accueilli tel qu’il est : spécialement le pauvre. Elle est propice à l’exercice des charismes (compassion, discernement, paroles de « connaissance », prophétie, guérison, etc.) en vue de la croissance du groupe et de l’édification des personnes présentes25.

Mais, comme on l’a relevé plus haut, le renouvellement intérieur qui marque ces groupes de prière est de lui-même orienté vers le témoignage et l’évangélisation. S’il est vrai que, dans les faits, leurs membres sont assez spontanément portés à des actions spécifiques en faveur de ceux qui souffrent de diverses pauvretés matérielle, psychologique ou spirituelle, il n’en reste pas moins que, sans forcément être identifiés comme « charismatiques », beaucoup d’entre eux s’investissent dans de multiples services d’Église — catéchèse, mouvements caritatifs, aumôneries, initiatives d’évangélisation en paroisse : cours « Alpha », préparation à l’effusion, etc. — tandis que nombre d’entre eux s’efforcent de promouvoir une formation chrétienne (approfondissement de la vocation au mariage, p. ex.) et permettent l’éclosion de vocations sacerdotales, diaconales ou à la vie consacrée.

Néanmoins, dans certains pays européens, notamment en France, bien que naissent encore de nouveaux groupes, on constate à l’heure actuelle une réelle diminution de leur nombre et un vieillissement global de leurs membres. Certains d’entre eux sont même devenus de simples groupes de piété. Pourquoi ? Certes, le surgissement des communautés leur a retiré quelques forces vives, du moins dans leurs débuts, mais on ne peut cependant se contenter de ce diagnostic. Probablement la réponse consiste-t-elle dans la capacité de ces groupes à retrouver un nouveau souffle évangélisateur et, par là, à renouer avec leur dimension proprement charismatique. En effet, comme le faisait remarquer Charles Whitehead26 lors de l’Assemblée générale du Renouveau français en novembre 2006, le Renouveau n’a jamais été simplement « un mouvement de groupes de prière ». Son horizon est beaucoup plus vaste. L’effusion de l’Esprit « est offerte pour que chacun puisse vivre une rencontre personnelle avec Jésus, en avoir le cœur transformé… et apprenne ainsi à agir dans la puissance de son Esprit… ». Et Ch. Whitehead d’insister alors sur le fait que l’effusion n’est que « le début du chemin ». C’est à partir de là qu’il faut marcher à la suite du Christ et témoigner27.

Dans cette ligne, et suite à une rencontre européenne à Malte en mai 1999, les responsables de La Fraternité Pentecôte se sont sentis fortement poussés à inviter les groupes à « retourner au Cénacle » afin de raviver en eux le don de l’Esprit et pouvoir ainsi évangéliser dans sa puissance28. Cette intuition rejoint les perspectives que Jean-Paul II a si fortement exprimées dans Novo millennio, où il a appelé les communautés chrétiennes à « devenir d’authentiques “écoles” de prière », une prière « intense, qui toutefois ne détourne pas de l’engagement dans l’histoire » (no 33)29.

Il faut le reconnaître, cette « prière intense » est vécue aujourd’hui de manière parfois assez déconcertante dans certains types de rassemblements qui se situent dans la mouvance évangélique. Ceux-ci rassemblent une foule très bigarrée, jeunes et vieux, population des banlieues, confessions chrétiennes diverses, Juifs Messianiques, voire Musulmans. Leurs prédicateurs s’inscrivent dans une démarche unitaire d’annonce du kérygme et s’emploient à susciter des démarches de conversion en y associant des propositions de prière de « guérison »30. Des phénomènes physiques étranges peuvent s’y produire, appelant un discernement vigilant, spécialement en raison de leur multiplication et de l’inflation de « guérisons » annoncées mais non forcément vérifiées. Parallèlement aux groupes de prière plus « classiques », apparaît donc une nouvelle génération de jeunes (et moins jeunes) fortement marquée par ce type de sensibilité. Ces assemblées témoignent à leur manière d’un désir de plus en plus partagé d’un vrai réveil spirituel de notre société et d’une évangélisation commune. Certaines de ces pratiques posent un véritable défi théologique et pastoral : comment « ne pas éteindre l’Esprit », tout en dénonçant les ferveurs immodérées, les faux-semblants, les manipulations toujours possibles, voire les confusions théologiques31 ? Il est capital que les « anciens » du Renouveau accompagnent spirituellement ces personnes, les aident à se former théologiquement et à grandir dans une authentique vie spirituelle.

À propos de la prière pour la guérison, notons que celle-ci est déjà pratiquée depuis longtemps à l’intérieur des groupes et communautés du Renouveau. De fait, le Renouveau est pour beaucoup dans la (re)découverte de cette mission traditionnelle de l’Église catholique. Ce ministère de guérison a été pris en compte par un document de la Congrégation pour la doctrine de la foi : Instruction sur les prières pour obtenir de Dieu la guérison (septembre 2000). Ce texte reconnaît que « la prière qui implore le rétablissement de la santé est une expérience présente à chaque époque de l’Église, et naturellement à notre époque actuelle ». Il propose un discernement doctrinal et des mesures pratiques afin de guider les chrétiens dans cette démarche, insistant sur la distinction entre prière liturgique et prière charismatique. De leur côté, les instances internationales du Renouveau continuent à approfondir théologiquement et pastoralement la question32.

IV De nouvelles formes de vie communautaire

Lors de son discours du 30 mai 1998 aux Mouvements et communautés nouvelles à Rome33, Jean Paul II a évoqué l’étape de « maturité ecclésiale » qui s’ouvrait devant eux et les a encouragés à porter « des fruits “mûrs” de communion et d’engagement »34.

Une vie de communion fraternelle en vue de la sainteté

Il ne fait pas de doute que la « communion » est une note caractéristique de la théologie conciliaire. Or, celle-ci apparaît avec évidence dans ces communautés et Mouvements qui regroupent autour d’un même charisme « des personnes chrétiennes mûres, conscientes de leur identité baptismale, de leur vocation et mission dans l’Église et dans le monde »35. Engagés dans différents états de vie, ils ont en vue une marche commune vers la sainteté. Une telle dynamique permet de mieux saisir le lien vital entre « Église-Institution » et « Église-charismatique ». Il faut relever particulièrement le rôle spécifique des laïcs au sein de ces communautés, même lorsque celles-ci favorisent l’éclosion du sacerdoce ministériel. J. Beyer remarque judicieusement à ce propos : « La notion même de communion, qui est une marque distinctive de l’Église vue comme mystère par le Concile Vatican II, ne peut pas être comprise si elle n’est pas rendue visible dans l’Église vivante. Il semble que ces formes nouvelles de communion soient nées précisément pour faire comprendre et expérimenter cette communion (…). Ce que l’Esprit a mis en lumière dans le Concile, il l’a exprimé par ce don nouveau dans la vie de l’Église »36.

Pour sa part, A. Borras parle des communautés nouvelles comme représentant en quelque manière « l’Église en miniature », « parce qu’en fonction de l’intuition fondatrice, de leur volonté associative et des charismes qu’elles mettent en œuvre, les communautés nouvelles portent, dans une communion organique des trois états de vie, la mission d’évangélisation que“Dieu a confiée à l’Église pour qu’elle l’accomplisse dans le monde” (c. 204 § 1) »37. Pour cet auteur, ces communautés sont, pour ainsi dire, des formes de « condensations ecclésiales qui révèlent l’Église comme mystère à la fois de communion et de mission »38.

Cl. Geffré fait ressortir un autre aspect de ces communautés, celui de leur relation au monde dont elles « ne craignent pas de contester les illusions et les effets pervers de la modernité », témoignant « simplement de l’affirmation joyeuse d’une différence et d’une alternative » et de « la volonté de faire la preuve qu’une attitude de dépouillement et de frugalité à l’encontre des stéréotypes de la société permissive et consumériste qui procure la joie et non la résignation morose »39.

L’engagement missionnaire

Un autre fruit emblématique des Mouvements et communautés est celui de l’engagement missionnaire.

La dimension de la mission constitue aussi une note caractéristique du Concile. Or, la volonté de la part des Mouvements et communautés de vivre la « vie apostolique » dans l’esprit des conseils évangéliques débouche comme naturellement sur la mission. Celle-ci s’enracine avant tout dans une charité reçue dans la prière, vécue dans la communion et le partage fraternel entre différents états de vie (cf. Ac 2,42s ; 4,32s ; 5,12s.). De cela, les Mouvements et communautés portent un témoignage visible particulièrement significatif, contribuant ainsi à édifier cette « spiritualité de communion » que Jean-Paul II appelle de ses vœux dans Novo millennio40.

Mgr P. Coda note que si ces mouvements font preuve d’une particulière adaptation aux conditions actuelles de l’annonce de la Bonne Nouvelle, c’est, entre autres raisons, grâce à leur capacité de « témoigner, en tant que communautés, du message de l’Évangile : “Venez et voyez” (Jn 1,39) »41. Par leur spécificité, ils rendent pour ainsi dire « palpable », et donc efficace, la recommandation du Christ : « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’on vous reconnaîtra pour mes disciples » (Jn 13,35) et donnent le témoignage découlant de l’unité : « Que tous soient un… afin que le monde croie » (Jn 17,21). De fait, la simple présence de communautés fraternelles au milieu d’une société souvent sécularisée, de surcroît « pluraliste et fracturée » (cf. Christi fideles laici, § 29) est déjà sur le plan social et culturel un signe parlant, avant même de l’être sur celui de la foi. Comme l’a dit Benoît XVI à l’occasion du Message adressé aux participants du Congrès de Pentecôte 200642, il s’agit aujourd’hui de s’efforcer de promouvoir « des écoles de communion » en vue de la mission.

Malheureusement, il peut arriver que cette communion soit éprouvée à l’intérieur même des communautés. La « maturité ecclésiale » est aussi le fruit de moments de crise qui ont pu devenir autant d’occasions de « purifications spirituelles » personnelles et communautaires, et donc de croissance.

D’inévitables crises de croissance

Dans un article qu’il vaut la peine de méditer, Jean Vanier, initiateur de L’Arche, aborde la question de la naissance des communautés et de leur évolution43. Pour ce faire, il distingue trois étapes : celle de la fondation de la communauté, puis une seconde où il convient d’être particulièrement attentif à garder le « vrai sens » de cette communauté, c’est-à-dire « sa raison d’être dans l’Église et dans le monde » ; une troisième enfin, celle « du long terme » où, plus que jamais, doit être évité l’écueil de l’affadissement.

Par rapport au processus de fondation, J. Vanier fait ce constat : « Dans la fondation d’une communauté, il y a toujours un point obscur, caché, un inconscient collectif, qui a plus ou moins son origine dans l’inconscient du fondateur et de son besoin humain de contrôler. Ce point obscur, cette crainte, doivent être purifiés si la communauté est réellement appelée à grandir et à s’approfondir. La crise, c’est la purification de l’inconscient collectif. Une communauté doit passer du nécessaire idéalisme et de la certitude qu’elle est bonne et unique à une autre connaissance plus large et à l’acceptation du corps de l’Église et de l’humanité. Elle doit passer du mythe du fondateur “parfait” qui fait tout sous l’inspiration de Dieu, à une appropriation plus collective du mythe fondateur, purifié de ce qui n’est pas essentiel ». De façon évidente, pour qu’il soit vraiment communautaire, un tel passage suppose des conversions personnelles : « Chaque membre doit passer par cette purification », conclut l’auteur44.

Avec perspicacité, il note également que beaucoup de communautés ont dû traverser « des crises terribles » parce qu’elles « étaient convaincues d’être celles qui sont “inspirées par Dieu”. Fort heureusement, ces crises purifient les communautés et les ramènent doucement (ou moins doucement) à la réalité et à la découverte qu’elles ne sont pas les seules à être “les bonnes” dans un domaine particulier de l’activité humaine ou d’Église. Elles sont une toute petite partie du grand plan de Dieu dans ce vaste et magnifique corps qui est l’Église. Elles découvrent l’humilité et la sagesse et sont obligées de s’ouvrir et de rechercher de l’aide à l’extérieur »45.

Pendant la deuxième étape, le danger, pour la communauté « est que le mythe disparaisse complètement ». De fait, « le vrai sens d’une communauté, sa raison d’être dans l’Église et dans le monde, peut se perdre. (…) C’est à cause de ce danger que le mythe spécifique d’une communauté doit être annoncé et réannoncé. Sans cela on peut doucement glisser vers la primauté du besoin de sécurité, du confort, du besoin de reconnaissance ».

Dans le long terme, il ne s’agit plus désormais « d’être le meilleur et de le prouver, mais plutôt d’accueillir Jésus dans une vie de fidélité et de pauvreté. Il s’agit de se dépouiller de la gloire et de s’identifier à Jésus, d’être avec le pauvre et le faible du monde et de faire confiance que l’Esprit Saint continue à conduire la communauté, même si elle traverse une expérience de désert. La communauté doit alors se rappeler que Dieu n’était pas seulement présent dans l’histoire du peuple juif au moment de la traversée de la Mer Rouge, mais aussi lors de la longue marche dans le désert. Dans cette troisième étape de la vie communautaire, l’amitié et l’amour qui unissent les membres à long terme sont vitaux. Leur union et leur communion apportent force, réconfort et encouragement qui permettent de vivre le long terme dans la foi ».

Pour J. Vanier une communauté « n’est jamais fondée une fois pour toutes. Le fondateur de départ ne peut pas être la seule et unique référence (…). Les besoins de la société changent ; les communautés évoluent ; leurs membres grandissent. Les communautés doivent continuellement être à l’écoute de l’Esprit Saint et accueillir de nouveaux défis. Elles ont besoin d’être continuellement “re-fondées”. Le mythe fondateur demeure mais la façon dont il s’incarne est appelée à changer »46. Ces paroles de sagesse sont susceptibles d’éclairer aujourd’hui un certain nombre de communautés qui traversent tensions et crises, parfois très douloureuses47.

V En guise de conclusion : la perspective œcuménique

Ces réflexions sur la dimension ecclésiale du Renouveau seraient incomplètes si elles ne débouchaient, par mode de conclusion, sur la perspective œcuménique. Nous avons déjà noté que le Renouveau est un mouvement transversal qui touche à la fois les « Églises historiques » et de multiples confessions et dénominations chrétiennes. De nombreux ouvrages en décrivent les racines œcuméniques et leur fructification. Nous ne pouvons ici qu’y renvoyer48. Renouveau et œcuménisme sont « faits pour se rencontrer », relevait le cardinal Congar49. Pour sa part, Mgr P. Coda note que « la naissance même des nouvelles communautés ecclésiales et des nouveaux mouvements semble révéler un rapport étroit (…) avec le renouveau de l’Église promu par le Concile, dont l’esprit œcuménique et le dialogue interreligieux sont les axes porteurs »50.

De fait, un certain nombre de communautés nouvelles s’affichent clairement œcuméniques51 et accueillent des baptisés non catholiques, avec l’approbation officielle de l’Église52. Elles reçoivent même parfois des croyants d’autres religions, favorisant ainsi le dialogue inter-religieux53, qui constitue une des tâches prioritaires de l’Église d’aujourd’hui.

Le Renouveau promeut une forme d’œcuménisme spirituel et pragmatique, débouchant parfois, comme on l’a vu, sur des actions communes d’évangélisation, locales, nationales, ou internationales. De telles initiatives favorisent une véritable fraternité en prouvant non seulement par les paroles, mais par les actes un attachement identique au Christ et à son message de salut. Ainsi, l’accueil réciproque, la prière et le témoignage commun avivent-ils encore davantage le désir de l’unité54. Sans un tel œcuménisme vécu « à la base », le travail des rencontres « au sommet » peut-il porter tous ses fruits ? Le Renouveau a un « vécu œcuménique » extraordinaire : comment faire pour qu’il soit encore mieux connu, discerné, exploité par les instances officielles de l’Église ?

Notes de bas de page

  • 1 Cet article reprend certaines réflexions développées dans nos deux ouvrages : Dociles à l’Esprit et Renouveau dans l’Esprit. Le temps des discernements, coll. Petits Traités spirituels, Nouan-le-Fuzelier, Éd. des Béatitudes, 2004 et 2007.

  • 2 « Et Pierre se leva ». Documents des Papes adressés au Renouveau charismatique, Nouan-le-Fuzelier, Éd. des Béatitudes, 2005, p. 101.

  • 3 Parmi une abondante bibliographie, voir : Suenens card. L.-J., Une nouvelle Pentecôte ?, Paris, DDB, 1974 ; Mansfield P., Comme une nouvelle Pentecôte. Les débuts du Renouveau charismatique dans l’Église Catholique, Paris, Éd. de l’Emmanuel, 1992 ; De Monléon Mgr A.-M., Rendez témoignage. Le Renouveau charismatique catholique, Paris, Mame, 1998 ; Peyrous B. – Catta H.-M., Qu’est-ce que le Renouveau charismatique ? D’où vient-il ? Où va-t-il ?, Paris, Mame, 1999 ; Landron O., Les communautés nouvelles. Nouveaux visages du catholicisme français, Paris, Cerf, 2004.

  • 4 Cf. le témoignage de Ranaghan K. et D., Le retour de l’Esprit. Le mouvement pentecôtiste catholique aux États-Unis, Paris, Cerf, 1973, p. 30.

  • 5 Mansfield P., Comme une nouvelle Pentecôte (cité supra n. 3), p. 62.

  • 6 Cf. Landron O., Les communautés nouvelles (cité supra n. 3), p. 83s. ; 205s.

  • 7 À la fin du 19e siècle, la Bienheureuse Elena Guerra écrivit entre 1895 et 1903 douze lettres au pape Léon XIII appelant de ses vœux un renouveau de l’Église par un retour au Cénacle, un renouveau de la prédication sur l’Esprit Saint, ainsi que l’Unité des chrétiens. Son cœur était habité par l’idée d’une Pentecôte perpétuelle sur l’Église. Accueillant ses inspirations, le pape écrivit en 1895 une Lettre Apostolique (Provida Matris Caritate) demandant aux fidèles de célébrer entre l’Ascension et la Pentecôte une neuvaine à l’Esprit Saint en vue d’implorer l’unité des chrétiens. Il rédigea également une encyclique sur l’Esprit (Divinum illud munus) en 1897 et, toujours à la demande de sœur Elena, le 1er janvier 1901 inaugura le XXe siècle en chantant lui-même le Veni Creator Spiritus au nom de toute l’Église. Or, ce même jour à Topeka (Kansas), autour du pasteur C. Parham, débutait le Pentecôtisme américain. Dès 1906, ce dernier devait prendre un essor considérable grâce à la prédication d’un pauvre pasteur noir de Los Angeles : W.J. Seymour. Sur cet historique, voir notamment Kollins Kim C.-M., www.burningbush.beatitudes.org ; Cox H., Retour de Dieu. Voyage en pays pentecôtiste, Paris, DDB, 1995.

  • 8 Voici deux extraits parmi d’autres : « En envoyant au monde une nouvelle Pentecôte, Je veux qu’il s’enflamme, qu’il se purifie, qu’il soit illuminé, embrasé et purifié par la lumière et le feu du Saint Esprit » (26 janvier 1916) ; « C’est mon désir que l’univers soit consacré à l’Esprit Divin pour qu’Il se répande sur la terre dans une “nouvelle Pentecôte” » (11 mars 1928), cf. Philipon M.-M., Conchita, journal spirituel d’une mère de famille, Paris, DDB, 1974, p. 220-221.

  • 9 Il est significatif de relever que la première personne béatifiée par Jean XXIII fut sœur Elena Guerra que le pape considérait comme « une Apôtre du Saint-Esprit » pour aujourd’hui.

  • 10 Constitution sur L’Église, § 4, 7, 12 ; décret sur L’Apostolat des laïcs, § 3, 30, etc.

  • 11 Cf. l’ensemble de leurs interventions dans « Et Pierre se leva » (cité supra n. 2).

  • 12 Ibid., p. 123.

  • 13 Signalons particulièrement sa conférence au Congrès préparatoire à la rencontre de Pentecôte 1998 : « Les mouvements ecclésiaux et leur lieu théologique », dans Don de l’Esprit, Espérance pour les hommes. Rome, Pentecôte 1998,Nouan-le-Fuzelier, Éd. des Béatitudes, 1999, p. 25-50. Comme Jean-Paul II, il utilise l’expression « co-essentiels ».

  • 14 Santier Mgr M., Le Renouveau au cœur de l’Église, Nouan-le-Fuzelier, Éd. des Béatitudes, 2001, p. 23.

  • 15 Cf. p. ex. l’analyse statistique et prospective des Drs Barrett D. et Johnson Todd M., « Le Renouveau Charismatique catholique, 1959-2025 », dans « Et Pierre se leva » (cité supra n. 2) p. 163-177.

  • 16 Suenens card L.-J., Une nouvelle Pentecôte ? (cité supra n. 3), p. 99s.

  • 17 Mansfield P., Comme une nouvelle Pentecôte (cité ibid.), p. 248.

  • 18 Cf. Thomas dAquin, Somme Théologique Ia 43, 6 ; cf. aussi Garrigues J.-M., « L’effusion de l’Esprit », dans La Vie Spirituelle 600 (1974) 77-80.

  • 19 Dans sa lettre apostolique Novo millennio ineunte (2001) Jean-Paul II rappelle que l’expérience vécue du « primat de la grâce » est fondamentale tant dans la prière (cf. § 20, 33…) que dans toute forme d’engagement (cf. § 38). Doc. Cath. 2240 (98, 2001) p. 81.

  • 20 « La vie mystique est la vie spirituelle marquée par l’intervention habituelle de Dieu par les dons du Saint-Esprit » (P. Marie-Eugène de lEnfantJésus, Je veux voir Dieu, Venasque, Éd. du Carmel, 1988, p. 420).

  • 21 Cf. Catéchisme de l’Église Catholique, § 2014.

  • 22 P. Marie-Eugène, Je veux voir Dieu (cité supra n. 20), p. 315.

  • 23 Ibid., p. 314.

  • 24 À ce sujet, nous nous permettons de renvoyer à notre étude « Éléments de discernement pour le Renouveau », dans Documents Épiscopat, no 7/2006, reprise et augmentée dans Renouveau dans l’Esprit. Le temps des discernements (cité supra n. 1), p. 35-68.

  • 25 En France, les groupes de prière « de base » ont la possibilité de vivre une communion à travers La Fraternité Pentecôte, coordination nationale et locale, née en 1988. Celle-ci publie une revue : Pentecôte Aujourd’hui ; cf. Pingault P. et M.-A., À la rencontre des Communautés nouvelles. Petit guide, Nouan-le-Fuzelier, Éd. des Béatitudes, 2005, p. 68-74.

  • 26 Mr Charles Whitehead, membre de l’équipe nationale du Renouveau anglais, participe à divers organismes internationaux du Renouveau. Jusqu’en 2000, il a été président de l’International Catholic Charismatic Renewal Services (ICCRS) — Service International du Renouveau Charismatique Catholique. Cet organisme, reconnu en 1993 par le Conseil Pontifical pour les Laïcs, a son siège au Vatican. Il a comme fonction essentielle de maintenir un lien au niveau mondial entre les diverses réalités du Renouveau charismatique catholique et d’en encourager la dynamique.

  • 27 Cf. Pentecôte aujourd’hui 67 (avril 2007) 18-20.

  • 28 Cf. Pingault P. et M.-A., À la rencontre des Communautés nouvelles (cité supra n. 25), p. 73.

  • 29 Cet appel rejoint également l’initiative de Kim C.-M. Kollins, déjà mentionnée plus haut. Dans le prolongement des intuitions d’E. Guerra, il est une invitation au Renouveau et à tout le Peuple de Dieu à retourner à la Chambre Haute dans l’adoration et l’intercession en faveur de l’unité, du pardon mutuel et de l’évangélisation. Cette proposition a été publiquement encouragée par le pape lors de la Pentecôte 2004 ; cf. « Et Pierre se leva » (cité supra n. 2), p. 101.

  • 30 En France, on peut signaler particulièrement le rassemblement Embrase nos cœurs, suscité à l’origine par un pasteur d’origine anglicane (Charlie Cleverly) et celui intitulé Paris tout est possible, mené par le pasteur évangélique Carlos Payan. Certains prédicateurs catholiques s’y reconnaissent et participent régulièrement à ces assemblées.

  • 31 Cf. à nouveau Renouveau dans l’Esprit… (cité supra n. 1), p. 35-68.

  • 32 Cf. le récent et important document publié en 2007 par la Commission doctrinale de l’ICCRS : Prier pour obtenir la guérison. Réflexions doctrinales et indications pratiques, Nouan-le-Fuzelier, Éd. des Béatitudes, 2008.

  • 33 Sans entrer dans une tentative de définition de ce qu’est une « communauté nouvelle », disons simplement que cette expression recouvre des réalités plus larges que celles issues du Renouveau charismatique. Sur ce point, cf. notamment Dortel-Claudot M., Communautés nouvelles et liberté d’association dans l’Église, Éd. AME, Communauté du Chemin Neuf, Lyon, 2006. Pour un panorama des communautés, cf. Pingault P. et M.-A., À la rencontre des communautés nouvelles (cité supra n. 25).

  • 34 « Et Pierre se leva » (cité supra n. 2), p. 119-127.

  • 35 Jean-Paul II, Discours aux « Mouvements ecclésiaux et communautés nouvelles », dans Doc. Cath. 2185 (95, 1998), p. 224-267.

  • 36 Cité par Coda Mgr P., « Les nouvelles communautés ecclésiales et les nouveaux mouvements, don de l’Esprit », dans Don de l’Esprit… (cité supra n. 13), p. 84.

  • 37 Borras A., « Le droit canonique et la vitalité des communautés nouvelles », dans NRT 118 (1996) 208-209.

  • 38 Id., « À propos des “communautés nouvelles”. Réflexions d’un canoniste », dans Vie consacrée, 1992, no 4, p. 244-245.

  • 39 Geffré Cl., « Communautés nouvelles et religiosités nouvelles », dans L’année canonique, tome xxxvi (1993) 94-95.

  • 40 Cf. Novo millennio ineunte (cf. supra n. 19), § 43-45.

  • 41 Coda Mgr P., « Les nouvelles communautés… » (cité supra n. 36), p. 86.

  • 42 Benoît XVI, Message au IIe Congrès mondial des Mouvements ecclésiaux et communautés nouvelles (22 mai), dans Doc. Cath. 2361 (103, 2006), 620-621.

  • 43 Cf. Vanier J., « Le mythe fondateur et l’évolution des communautés », dans Vie consacrée, 1995, no 2, p. 72-80. Le mot « mythe » est entendu ici dans le sens positif de « vision nouvelle du monde » et des choses ; il « apparaît souvent comme une révélation ». Ainsi, par exemple, « pour les communautés de l’Arche, le mythe fondateur spécifique est une révélation de l’importance, pour le monde et l’Église, de la personne avec un handicap mental ».

  • 44 Ibid., p. 76.

  • 45 Ibid.

  • 46 Ibid., p. 79-80.

  • 47 Pour une analyse de la crise des Fondations du Monde Nouveau (Fondacio), cf. l’exposé lucide et très éclairant de G. Testard, « Relecture d’une histoire communautaire », dans les Actes du Colloque Communautés Nouvelles. Chemins nouveaux dans l’Église, Saint-Laurent-sur-Sèvre, mai 2006, polycopié édité par le Verbe de Vie. Sur « les crises des fondations », cf. Landron O., Les communautés nouvelles (cité supra n. 3), p. 401-420.

  • 48 Voici quelques titres : Laurentin R., Pentecôtisme chez les catholiques, Paris, Beauchesne, 1974, p. 24-25 ; Hébrard M., Les charismatiques, coll. Bref, Paris, Cerf/Fides, 1991, p. 101-113 ; Ranaghan K. et D., Le retour de l’Esprit. Le mouvement pentecôtiste catholique aux États-Unis, Paris, Cerf, 1973, p. 119s. ; Martin R., Dieu c’est toi mon Dieu. Sur les chemins de la prière, Paris, Pneumathèque, 1977, p. 16s. ; Suenens card. L.-J., « Œcuménisme et Renouveau charismatique » dans L’Esprit Saint, souffle vital de l’Église, t. II, éd. Association FIAT, Oppem-Meise (Belgique), 2001, p. 83-105 ; Hocken P., Rassemblés par l’Esprit. La grâce œcuménique du Renouveau, Paris, DDB, 1989 ; Id., La gloire et l’ombre, Paris, Éd. des Béatitudes, 1998 ; Peyrous B. – Catta H.-M., Qu’est-ce que le Renouveau charismatique… (cité supra n. 3), p. 50s.

  • 49 Congar card. Y., Je crois en l’Esprit Saint, Paris, Cerf, 1995, p. 487 ; cf. les p. 487-499. Emblématique à ce sujet est « L’Union de prière de Charmes »initiée par le pasteur de l’Église Réformée Évangélique Louis Dallière à partir de 1945.

  • 50 Coda Mgr P., « Les nouvelles communautés … » (cf. supra n. 36), p. 88-89.

  • 51 En France p. ex. Le Chemin Neuf, Fondacio, Le Puits de Jacob, etc. Pour un aperçu des activités œcuméniques des différentes communautés, cf. Pingault P. et M.-A., À la rencontre… (cf. supra n. 25).

  • 52 Cf. Ghirlanda G., « Charisme et statut juridique des mouvements ecclésiaux », dans Don de l’Esprit… (cité supra n. 13), p. 124-126.

  • 53 Pour approfondir les relations existant entre le Renouveau et certains Juifs Messianiques, cf. Hocken P., La gloire et l’ombre (cité supra n. 48).

  • 54 Il est impossible de dresser ici la liste exhaustive des initiatives œcuméniques, tant elles sont nombreuses, particulièrement sur le plan international. Dans Que tous soient un. La vocation première du Renouveau Charismatique, Toulon, Presses du Midi, 1995, P. et V. Briaudet en présentent un vaste panorama. Voir également Landron O., Les communautés nouvelles (cité supra n. 3), notamment p. 40s. ; 194-204 ; Lepoutre G., « Le Renouveau charismatique. Esquisse de relecture », dans Christus 185 (janvier 1999) 116-125.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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