Blondel entre L'Action et la Trilogie. Actes du Colloque international sur les «écrits intermédiaires» de Maurice Blondel, tenu à l'Université Grégorienne à Rome du 16 au 18 novembre 2000, éd. M. Leclerc
M. LeclercFilosofía - reviewer : Hubert Jacobs
Que signaler ici, sans les trahir, de ces quelque 35 contributions, substantielles et documentées, qui font faire un important bond en avant aux études blondéliennes? On aimera au moins souligner l'intérêt de la communication d'E. Tourpe, consacrée aux influences réciproques et aux irréductibles singularités de la pensée de Blondel et du thomisme. On sait combien Blondel a trouvé pas mal d'oreilles attentives chez les jésuites; Marie-Jeanne Contagne étudie la correspondance Blondel-Teilhard tandis qu'Antonio Russo s'attache à l'analyse de l'adhésion du Père Yves de Montcheuil à la pensée blondélienne. Quant aux problèmes de la mystique, qui retint l'attention du philosophe d'Aix, Yvette Périco y trouve un chemin qui permet d'en éclairer le contexte philosophique, en même temps qu'une étape du parcours blondélien en lui-même. Elle note que, pour Blondel, la mystique est porte d'accès au réel car elle concerne le fond substantiel des êtres qui prend consistance dans leur participation et leur union d'amour à l'Être. Quant à l'ontologie des écrits intermédiaires, Mgr Peter Henrici montre qu'elle demeurait la préoccupation secrète mais dominante du philosophe. Ce qui animait sa recherche philosophique était effectivement le problème de l'être. Ces trop brèves indications, qui ont dû forcément taire bien des richesses, exigent toutefois au moins une brève allusion à la contribution de Simone D'Agostino sur le «privation positive» et affirmant que «l'opposé de l'être n'est pas le non-être, mais la tentative double et insincère de nier l'être…le «non» de la volonté au problème de la vie ne signifie pas «n'est pas» puisque «elle se perd, mais sans s'orienter pour cela» (p. 225). - H. Jacobs sj