Le 28 septembre 2008, au Collège des Bernardins, à Paris, Benoît
XVI a discouru sur les origines de la théologie occidentale et sur
son rapport avec les racines de la culture européenne. Son texte,
une 'méditation' d'un accès à première vue difficile, est ici
reproduit, accompagné des contributions de onze auditeurs,
chrétiens et non-chrétiens, qui en commentent chacun un passage.
Qu'ont-ils retenu? L'origine tant de la théologie que de la culture
est liée au monachisme. L'eschatologie est conçue comme la quête de
ce qui est au terme et à l'origine de tout. La musique réconcilie
l'homme et le cosmos. La méthode historique, l'analyse littéraire
ne sont pas optionnelles: elles découlent de la foi elle-même. La
Bible a son unité dans la communauté qui l'interprète de manière
christologique et pneumatique. Le terrain de la culture,
inséparable du terrain des recherches spirituelles, est un vrai
terrain d'évangélisation. Seul celui qui se donne en réponse à
l'Amour qui le précède, est vraiment libre… Parmi les auteurs
évoqués par les commentateurs citons Justin et Grégoire le Grand,
de Lubac et Blondel. Le pape, quant à lui, s'appuie sur L'amour des
lettres et le désir de Dieu (1957), ouvrage du bénédictin belge
Jean Leclercq, de l'abbaye luxembourgeoise de Clervaux (erronément
située en Belgique). En annexe, deux autres leçons académiques de
Benoît XVI: l'allocution, controversée, de Ratisbonne (2006) et le
discours lu par un tiers à l'université La Sapienza, Rome (janvier
2008), en l'absence du pape. - P. Detienne sj