Chiens du Seigneur. Histoire chrétienne du chien
H. Bastaire J. BastaireSpiritualità - reviewer : G. Navez s.j.
Normalement considéré dans l'Antiquité, puis rejeté dans l'AT, le chien d'abord errant, affamé, d'une férocité diabolique, amateur d'ordures et revenant à son vomissement, est redouté à l'image du démon (cf. le supplice «dévoré par les chiens» dans les Ps.), puis sa vue devient plus positive et complète avec la restauration de la création par le Christ. Restent bien sûr les chiens noirs infernaux, mais on met davantage l'accent sur la garde des troupeaux, la défense des biens contre les voleurs, le compagnonnage avec l'homme, la douceur, la fidélité affectueuse du chien domestiqué et repus, un attachement à l'homme qui le nourrit, attachement admirable qui va jusqu'au sacrifice.
Mention particulière pour les des petits chiens de la Cananéenne qui mangent les miettes qui tombent d'une table bien garnie, et les chiens qui guérissent en les léchant les plaies du pauvre Lazare. Descartes a beau tenir le chien pour un automate, Scot Erigène et Luther affirment sa survie et Claudel le fait participer à la résurrection finale. Ainsi, à la suite d'Augustin, le chien est associé au pèlerinage de l'homme vers le salut et devient le compagnon souvent éclairant du pauvre et du saint. - †G. Navez sj