Christian Thomasius. Spirito e identità culturale alle soglie dell'illuminismo europeo
Fr. TomasoniFilosofía - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Il tint à appuyer le droit sur une solide philosophie et sur une morale renouvelée par l'affectivité. Il bâtit le droit sur la culture, la nature et l'histoire, aboutissant à des positions plus ouvertes que celles de Leibniz ou Wolff. Il prônait une théologie mêlée de droit et de philosophie. Refusant à l'Église tout pouvoir coercitif, il le réservait au chef de l'État pour assurer la paix religieuse. Ses idées l'ayant fait expulser de Leipzig, il alla professer à Halle.
Ses idées sur l'esprit furent fort critiquées et Leibniz les trouvait archaïques. En fait, elles reposent sur une philosophie trop éclectique et peu systématique. Elles l'amenèrent à repenser les limites de la raison humaine. Ce parcours assez chaotique illustre le rôle de Tomasius dans la transition entre l'âge baroque et le Siècle des Lumières. Il a redécouvert l'importance de l'histoire dans l'évolution des idées et voulut ouvrir les Allemands à la pensée européenne. La difficulté de sa synthèse de juriste philosophe apparut dans sa conception de l'esprit, proche du vitalisme platonicien de Cambridge. Il ouvrit la porte à Kant, mais risqua de tuer la liberté en sacralisant les valeurs morales. Sa théorie politique a favorisé l'absolutisme des rois et la supériorité de l'État par rapport à l'Église.
Ses disciples développèrent le sens de l'histoire sans tomber dans l'idéalisme. Ils élargirent le champ d'application de la raison, tout en soulignant la faiblesse de celle-ci face à la passion et à la réalité. Aussi, selon eux, on ne pouvait améliorer l'humanité que patiemment et partiellement, tandis que les «raccourcis», les voies rapides ne peuvent mener qu'à des utopies, au fanatisme et à un nouveau type d'esclavage. - B.C.