Allons directement à ce qui fait le coeur de cette thèse. Si dans la critique nietzschéenne du sujet et des prédicats de Dieu s'exprime la mise en question la plus forte et la plus profonde du christianisme, Max Scheler - décrit par Husserl comme le plus engagé dans les combats de l'esprit, comme un penseur sagace et indépendant, Heidegger le désignant à son tour lors de sa mort comme la force philosophique la plus puissante de l'Allemagne d'aujourd'hui et, plus largement, d'Europe et du monde - se dresse contre Nietzsche.Pour Scheler, en effet, Nietzsche est le père de l'athéisme construit sur l'agnosticisme. Quant à lui, Scheler, il propose à notre réflexion ce que développera la suite de cette «dissertation». Il propose en particulier, dans son analyse phénoménologique de la souffrance, un apport décisif pour éclairer de façon renouvelée le mystère de la passion salvifique de Jésus. Non plus une théorie centrée sur l'expiation, mais une théorie éclairée par la nature même de l'amour. À la lumière de l'analyse phénoménologique de la souffrance et de l'amour, voici que la signification salvatrice de la mort de Jésus-Christ, son offrande d'amour, prend la place de l'offrande expiatoire. L'amour de Dieu va bien au-delà de ce que nous pouvons nous représenter. Malgré l'indignité de l'homme pécheur, Jésus-Christ non seulement prend chair, mais il meurt sur la croix. C'est à la croix, où toutes les valeurs du monde sont bouleversées, que l'amour de Dieu se fait pleinement reconnaître. - S. Decloux sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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