Dos mil años de evangelización. Los grandes ciclos evangelizadores. XXI Simposio Internacional de Teología de la Universidad de Navarra, éd. E. de la Lama, M. Marino, M. Lluch-Baxauli & J. Enériz

Col.
Storia - reviewer : A. Pighin
Ce symposium sur Deux millénaires d'évangélisation s'est tenu du 3 au 5 mai 2000 à l'Université de Pampelune. On a regroupé en 10 cycles les grandes périodes d'évangélisation, classement un peu arbitraire mais pratique. Outre 11 exposés principaux, on y trouve aussi 29 communications traitant de points particuliers, tels la spiritualité des marchands du Moyen Âge, l'École des Annales et l'histoire de la spiritualité, la sainteté au Moyen Âge…, le témoignage de Tertullien sur l'évangélisation de l'Afrique du Nord…, saint Thomas et l'évangélisation des païens, évangélisation et islam…, Robert de Nobili en Inde, l'évangélisation des esclaves en Amérique Latine, l'évangélisation par N.D. de la Guadeloupe…
Les 11 orateurs provenaient surtout de Pampelune, mais aussi de Salamanque, d'Italie, d'Allemagne, de Pologne, de Russie et de Kinshasa. Disons un mot des différents thèmes: autour de la Méditerranée et jusqu'à Constantin, la foi se transmit de bouche à oreille. En Afrique du Nord, avant l'islam, à côté des grands apôtres (Athanase, Augustin), les Empereurs jouèrent un grand rôle en imposant de force la foi aux populations encore païennes; Cette chrétienté disparut complètement à l'arrivée de l'islam. (On aurait aimé savoir pourquoi, mais on n'a pas songé à l'expliquer). Les peuples germaniques furent évangélisés en deux étapes: d'abord ariens, puis catholiques entre les IVe et VIIe siècles. Chez les slaves des Balkans, l'évangélisation s'adapta à chaque peuple et l'usage du slavon par Cyrille et Méthode facilita les conversions.
En Amérique du Nord, aux XVIe-XVIIe siècles, capucins et jésuites écrivirent une page héroïque couronnée par leur martyre. Fondée en 1622, la Congrégation romaine pour propager la foi oeuvra surtout en Orient (rites chinois) et, en 1659, invita à ordonner des prêtres indiens d'Amérique, jusque-là écartés du sacerdoce. On ignore trop en Occident l'activité missionnaire des Églises orientales qui allèrent planter l'Église jusqu'en Chine, mais en respectant les cultures des peuples indigènes (ce que ne fit pas l'Occident arrivé très souvent en conquérant). En Amérique Latine, le protestantisme fut d'abord l'oeuvre de particuliers, puis de petites Églises; depuis 1950, les Pentecôtistes et les Méthodistes ont un énorme succès dû à la pauvreté et à la sécularisation (mais aussi à la lecture directe de la Bible et à l'organisation démocratique des communautés.)
Nous faisons une place à part à l'exposé de Mme Elisa Luque Alcaide, professeur à Pampelune, sur les débuts de l'évangélisation en Amérique Latine, c.-à-d. au XVIe s. Elle admire l'effort remarquable accompli par les missionnaires et, si elle concède certaines lacunes, elle ne s'y attarde pas et reste dans le vague. Par exemple, elle reconnaît la chute brutale des populations indiennes dans les Antilles, mais sans préciser leur énormité; rien non plus sur la superficialité et l'ambiguïté des baptêmes rapides et des rites à double sens conservant un fond païen jusqu'à nos jours. Elle insiste sur le désir de former un clergé indien, mais paraît ignorer le décret du synode de Mexico qui, dès 1555, leur interdisait le sacerdoce. En fait, il n'y en eut pratiquement aucun et très peu même chez les créoles, car les Espagnols doutaient de leur capacité à observer la chasteté. Elle ne dit pas un mot des deux livres terribles de Las Casas sur la conquête et dont le plus important ne sera édité qu'en 1875. Pas un mot non plus de la fameuse «Controverse de Valladolid» en 1550, voulue par Charles Quint pour savoir si, comme le soutenait un chanoine, les Indiens n'étaient pas des «sous-hommes» qu'on aurait pu traiter comme tels. Nous sommes ici assez loin du but de ce symposium énoncé par son Président en tête du livre: «Faire preuve de sincérité et de courage dans la recherche de la vérité sans compromission». On peut aussi regretter que, contre l'attente de beaucoup en 1992, l'Église n'ait pas demandé pardon aux Indiens pour la façon dont les colons, tous chrétiens, et l'Église les ont traités. - A. Pighin.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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