La seconde partie passe ensuite à la phénoménologie de la religion. Celle-ci n'est pas une science normative mais descriptive, qui vise à faire voir l'essence de la religion en tant que telle, c'est-à-dire sans la considérer comme un effet ou une fonction sociale, psychologique ou rationnelle. L'A. adopte ici la définition donnée par J. Martin Velasco: «interprétation par description et non normative du phénomène religieux à partir de ses manifestations innombrables, afin de comprendre ses structures significatives et la loi qui dirige son développement» (cité p. 320). Cette partie procède par thème (le sacré, le mystère, l'expérience religieuse, l'attitude religieuse, les actes religieux, la prière et le sacrifice, etc.) et par forme de religiosité (les religions traditionnelles et polythéistes, le panthéisme «hindouiste», le bouddhisme, le prophétisme monothéiste).
La troisième partie revient à la «philosophie de la religion». Elle résume d'abord diverses manières contemporaines de comprendre la religion, le plus souvent en la réduisant à quelque aspect facile à déconstruire (divers néopositivisme, celui d'Oxford par exemple, l'école de Francfort, la pensée «faible» - selon l'A., Derrida en ferait partie -, les nouvelles formes de religiosité). Elle propose ensuite des manières plus positives de philosophie de la religion (les preuves classiques - a priori et a posteriori - de l'existence de Dieu, l'entrée dans le mystère selon Welte). Elle s'achève en traitant des aspects de mystère, de foi et de dépassement des limites de la raison qui appartiennent à la religion, ainsi que des pathologies qui peuvent s'y rencontrer. - P. Gilbert sj