Foi chrétienne et culture classique, éd. B. Pouderon

Col.
Storia - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Après le concile, notre époque a ressenti l'importance et l'urgence de son inculturation dans le monde occidental contemporain et, par contrecoup, dans les autres cultures mondiales. Devant les difficultés rencontrées dans cet effort, les historiens se sont naturellement tournés vers les débuts du christianisme et sa rencontre avec la culture gréco-latine. De nombreux ouvrages ont paru sur ce sujet et celui-ci vient en bonne place.
Spécialiste du grec ancien et de la première littérature chrétienne, B. Pouderon nous fait assister dans son introduction aux péripéties de cette inculturation qui n'alla pas de soi. Pendant des siècles, elle eut ses défenseurs et ses détracteurs, les uns voyant les avantages et les autres les dangers de se frotter à la mentalité et à la philosophie païennes. Mais on avait besoin des notions philosophiques grecques pour aider l'Église à prendre mieux conscience de son originalité et pour se définir face à un paganisme plus ou moins agressif. Quand en 362 l'Empereur Julien, dit l'Apostat, chassa les chrétiens des fonctions publiques et donc du professorat, les chrétiens en profitèrent pour commencer à créer une éducation basée sur la Bible et les auteurs chrétiens. Après la mort rapide de Julien, on en revint presque partout à la culture classique basée sur Homère et Virgile. Certains hérétiques, tels les gnostiques, voulaient helléniser le christianisme, alors que les chrétiens tentaient de christianiser l'hellénisme.
Au début, le peuple chrétien et les moines étaient franchement hostiles à cette hellénisation. Les Pères grecs éduqués dans l'hellénisme y voyaient par contre une introduction au christianisme. Quand l'Empire devint chrétien, on chanta l'union prédestinée des deux cultures, mais avec de nettes réserves chez Jérôme et Augustin. Après les invasions, ce furent les moines qui sauvèrent la culture classique en Occident, alors qu'en Orient la situation demeurait inchangée.
Cet ouvrage a pour originalité de fournir des textes intégraux, ce qui l'oblige à se limiter à treize grands auteurs en y ajoutant six petits textes. Il insiste sur Tatien, Clément d'Alexandrie, Basile de Césarée, Grégoire de Nazianze et Augustin. Chaque texte est introduit par une notice. - B. Clarot, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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