Cette thèse de doctorat en théologie, oeuvre d'une femme mariée,
fut défendue en 2001 à la Faculté de théologie catholique de
l'Université Eberhard Karl de Tübingen, sous la direction du Prof.
Michael Theobald. Son propos est d'étudier dans le NT la relation
de Jésus au sabbat, dont le Talmud dit qu'il est «cadeau du trésor
de Dieu», titre de la thèse. Celle-ci est méthodiquement organisée
et traitée avec probité. Une première partie introductive prospecte
le terrain dans le cadre de la recherche actuelle et dans la
halakha de l'époque du Christ. La deuxième partie analyse un
certain nombre de textes-clés: le sabbat comme «premier jour de la
semaine» dans les écrits pauliniens et deutéropauliniens (Ga 4,10;
Rm 14,5-6; Col 2,16-17); l'évangile de Marc avec les logia «À vin
nouveau, outres neuves» (2,22) et «le Fils de l'homme maître du
sabbat» (2,28), interprétés à la lumière de Pâques; l'oeuvre de Luc
comme embryon d'une théologie chrétienne du sabbat; l'évangile de
Matthieu dans le cadre du «joug aisé et du fardeau léger» de Mt
11,30 et de «c'est la miséricorde que je veux…» (9,13; 12,7);
suivent l'évangile de Jean: «Mon Père oeuvre toujours, et moi
aussi…» (Jn 5,17) et les textes de la lettre aux Hébreux (3,1 -
4,13). Une conclusion détaille le rôle du sabbat et du dimanche
dans les deux premiers siècles chrétiens et après. La troisième
partie est consacrée à une réflexion théologique. D'abord quel est
le sens d'une référence à Jésus dans ce domaine, avec réponse à
Theißen et Winter? Ensuite, quel fut le rapport avec le sabbat juif
dans le début du christianisme, dans les milieux judéo- et
pagano-chrétiens, d'après les textes néotestamentaires? Enfin, une
conclusion montrant pourquoi Jésus devait opérer ses guérisons le
jour du sabbat dans la perspective de l'accomplissement en sa
personne de l'institution majeure du peuple juif.Les théologiens et
les liturgistes qui s'intéressent à l'histoire du sabbat ne
pourront plus désormais ignorer cette étude qui leur apportera
quantité de notations importantes. Nous savons gré à l'A. et ses
collaborateurs pour cette belle thèse qui mérite le détour. - J.
Radermakers sj