Prêtre diocésain de Palerme (et non jésuite, comme on l'a parfois
prétendu), J.-B. Sidoti semble bien avoir été le dernier
missionnaire étranger à pénétrer au Japon après les persécutions
violentes du xviie s. Après 3 ou 4 années de
séjour à Manille et quelque apprentissage de la langue japonaise,
il se fait débarquer en 1708 sur une petite île au large du Japon
méridional. Aussitôt arrêté, il est longuement interrogé à Nagasaki
puis à Edo (Tokyo), où les interrogatoires, qui tournent parfois à
la conversation savante, sont soigneusement consignés par un lettré
et conseiller confucéen ; retrouvés
au xixe s., ils ont été publiés et traduits.
D'abord condamné à l'emprisonnement à vie, Sidoti évangélise et
baptise les deux personnes préposées à sa garde, ce qui lui vaut
d'être confiné dans une fosse jusqu'à ce que mort s'ensuive. Outre
d'attachantes qualités humaines et spirituelles, Sidoti manifeste
un courage physique et un élan évangélisateur impressionnants. Le
compte rendu de ses interrogatoires révèle cependant - ce
n'est pas leur moindre intérêt - la totale incompréhension
entre deux mondes culturels et religieux. Cette biographie se fonde
sur un dépouillement minutieux d'archives et de publications ;
l'A. précise cependant que les sources japonaises non traduites en
langues occidentales lui sont demeurées inaccessibles. -
J. Scheuer s.j.