Histoire d'une âme. Selon la disposition originale des autographes nouvellement établie par Conrad De Meester

Thérèse de Lisieux
Spiritualità - reviewer : Noëlle Hausman s.c.m.
Le très renommé Père de Meester ose présenter une nouvelle édition critique de l'oeuvre thérésienne la plus célèbre, «selon la disposition originale des autographes», soit en revenant, en deçà de l'édition princeps du P. François de Sainte-Marie (1956), à l'ordre chronologique des manuscrits autobiographiques. Le manuscrit A(gnès) demeure ainsi le premier, mais le manuscrit C, rebaptisé G(onzague), précède le manuscrit B, rebaptisé M(arie). Notre audacieux éditeur épouse ainsi le projet primitif de Mère Agnès, dont il défend vigoureusement la mémoire et le rôle, annonçant d'ailleurs un nouvel ouvrage sur le sujet (La Vérité sur Mère Agnès et Thérèse de Lisieux, à paraître en 1999). La «justification» générale, d'une quarantaine de pages, et les «introductions» à chacun des trois manuscrits donnent le dernier état de la recherche, en revenant toujours aux sources du dossier.
Oui, «cette nouvelle édition aura l'avantage de nous rendre la vibration originale du livre, telle que Thérèse et ses soeurs l'ont pensée et ressentie» (52). Quant au texte thérésien lui-même, on saluera la typographie, plus élaborée que celle de la NEC (Nouvelle Édition du Centenaire), les leçons parfois nouvelles, les notes abondantes (où même la NECMA, Nouvelle Édition du Centenaire, volume des Manuscrits
Autobiographiques, est corrigée; cf. 156), l'excellent rythme des illustrations parfois intérieures au texte, les nouveaux titres courants proposés, etc. On pourra discuter encore l'une ou l'autre option: la mise en rapport de l'épreuve contre la foi avec le dévoilement de la supercherie de Léo-Taxil (p. 256, n.28), l'interprétation des paroles les plus dramatiques de Thérèse à ce sujet par les références à l'ouvrage d'Arminjon (p. 259), le silence infrapaginal lorsque Thérèse reprend en son nom la prière sacerdotale du Christ (p. 301)… Quoi qu'il en soit, la proposition est convaincante; si elle ne réussissait pas à s'imposer - les forces éditoriales se sont pour l'essentiel orientées autrement -, elle aurait au moins montré comment «l'équipe éditoriale» (36) accréditée par Thérèse elle-même pouvait encore se faire entendre aujourd'hui. - N. Hausman, S.C.M.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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