Histoire littéraire du mouvement monastique dans l'antiquité. I. Le monachisme latin. T VIII. De la Vie des Pères du Jura aux oeuvres de Césaire d'Arles (500-542)
Adalbert de VogüéStoria del pensiero - reviewer : Noëlle Hausman s.c.m.
Nous sommes alors rendus à la veille de l'oeuvre bénédictine. Une quadruple table permet la lecture transversale de ce précieux dossier où tout paraît dans un relief nouveau: l'hagiographie d'Agaune, «un des documents les plus importants que nous possédions sur le monachisme occidental avant saint Benoît» (41), l'abolition par le Concile d'Epaone, en 517, de la consécration des veuves appelées diaconesses (171), l'exclusion, dans la communauté pachomienne, de l'ordre clérical (237), le long commentaire de la Règle du Maître, en particulier le directoire de l'abbé (293). De ce morceau de choix, on retiendra le caractère purement laïc des communautés monastiques du Maître - la messe n'y est célébrée que très rarement (323) -, où cependant l'abbé représente le Christ (339); peut-être conçue par Benoît de Nursie (349), cette législation peut bien nous sembler aberrante sur l'un ou l'autre point (343, cf. 458). La Règle féminine de Césaire, puisée dans la Règle masculine d'Augustin est, tout aussi curieusement, le «patron» de la Règle des moines, cinq fois plus courte, qui en dérive à son tour (443). Mais ces quarante années cruciales sont dominées par la haute figure de Lérins, sur laquelle se termine notre histoire, non sans noter que les conciles gaulois ont cherché à soumettre les abbés aux évêques comme les moines doivent l'être aux abbés (461). On ne peut qu'attendre la suite. - N. Hausman scm