I Chronicles 1-9, a New Translation with Introduction and Commentary

Gary N. Knoppers
Sacra Scrittura - reviewer : Jean-Louis Ska s.j.
Neuf ans de travail ont été nécessaires pour mener à bien cette vaste entreprise et il faut certainement féliciter l'A. (et la collection Anchor Bible) d'avoir publié en même temps les deux volumes de ce commentaire. Espérons que la collection soit terminée rapidement. Il manque encore, à notre connaissance, plus ou moins sept volumes pour compléter la série de commentaires sur l'Ancien Testament, à moins qu les auteurs ne s'attaquent aux deutérocanoniques ou apocryphes. Les des commentaires plus anciens, par ailleurs, ont beaucoup vieilli, par exemple celui sur la Genèse. Le plan de l'ouvrage sur 1 Ch est assez simple. Après la préface et la liste des abréviations, le lecteur trouve tour à tour une traduction de 1 Ch (p. 1-43), une introduction (p. 47-137), une bibliographie (141-241), puis la partie principale qui offre pour chaque péricope une traduction, des notes et un commentaires (p. 245-514; 515-966). Quelques cartes et plusieurs index (références bibliques, références aux textes anciens, auteurs modernes, et sujets traités [Subjects]) complètent le travail.
L'introduction aborde une série de problèmes de critique littéraire et historique dont l'exégèse moderne est friande. Le lecteur y apprendra énormément de choses. J'en cite quelques-unes au hasard. Le titre Chroniques vient de Jérôme qui, dans la préface à sa traduction de Samuel-Rois, appelle ainsi les livres que la LXX appelait Paralipomènes («choses laissées de côté»). En ce qui concerne la critique textuelle, G.K. insiste sur l'importance de diverses traditions textuelles, entre autres, celle représentée par la LXX, livre apocryphe de 1 Esdras et les fragments de Qumrân. Le texte choisi sera donc éclectique et ne privilégie pas nécessairement le texte massorétique (TM). Ch a souvent recours à des livres bibliques plus anciens, mais il n'est pas toujours facile de savoir quel texte il cite. Ce n'est pas nécessairement le TM, mais parfois un texte plus ancien et il faut donc être prudent avant de parler de changement intentionnel de la part de Ch lorsque son texte diffère du TM de ses «sources». Les rapports entre Ch et Esd-Ne sont particulièrement discutés aujourd'hui. Ces deux oeuvres ont beaucoup de points communs, mais des différences importantes empêchent d'y voir l'oeuvre d'un seul auteur ou des mêmes auteurs. C'est surtout l'idéologie qui sépare Ch de Esd-Ne. Par exemple, Ch a des idées assez larges et assez ouvertes sur l'identité d'Israël, tandis que Esd-Ne se préoccupe avant tout de préserver la «semence sainte» d'Israël (Esd 9,2). Esd-Ne diffère aussi de Ch dans la manière de citer et de traiter les sources employées. Ch cite souvent des textes plus anciens sans toutefois signaler qu'il s'agit de sources, alors que Esd-Ne avertit le lecteur chaque fois qu'il emploie des documents d'archives. Par ailleurs, les deux oeuvres ont beaucoup de points communs, entre particulier l'intérêt privilégié pour Jérusalem, le temple, les prêtres et les lévites, et le rôle essentiel des tribus de Juda, Benjamin et Lévi. G.K. situe la date de la rédaction de Ch entre la fin du 5ème siècle et la fin du 4ème ou le début du 3ème siècle avant notre ère. Il ne faut pas remonter trop haut pour permettre à l'oeuvre deutéronomiste de devenir une oeuvre reconnue et il ne faut pas descendre trop bas pour que le texte de Ch puisse faire partie de la traduction grecque de la LXX. Il faut aussi tenir compte de la date de composition de Esd-Ne et de 1 Esd. Enfin, Ch n'est pas exactement un «Bible réécrite» (rewritten Bible) à l'instar des Antiquités juives de Flavius Josèphe. Il s'agit plutôt d'une nouvelle façon d'écrire l'histoire d'Israël depuis la création jusqu'à l'édit de Cyrus, à la fois parallèle à et différente de celle que l'on trouve dans Gn - 2 Rois. Les questions d'ordre textuel, historique et littéraire occupent beaucoup d'espace dans cette introduction et c'est tout à fait compréhensible. Un lecteur critique aurait sans doute souhaité que le paragraphe sur le style et le langage caractéristiques de Ch (p. 74-75) soit plus développé, mais le commentaire lui-même compense en grande partie cette lacune. Un intéressant excursus sur les généalogies (p. 245-265) précède le commentaire des péricopes qui adopte un plan original en six sections. Après les notes de traduction, les Notes sont consacrées à l'explication de points particuliers. Cette section est souvent très fouillée. Suit la section que l'A. intitule Sources, Selection, and Genre où il s'interroge sur la réutilisation de textes antérieurs. La section Composition pose la question de l'unité ou manque d'unité littéraire dans la péricope examinée. Dans le paragraphe Structure, G.K. cherche à comprendre le texte dans sa forme finale. Enfin, le paragraphe intitulé Comment fait le point sur le sens du texte du point de vue littéraire, historique et théologique. Chaque commentaire a ses points forts et il n'est pas difficile de comprendre que G.K. est très intéressé par les questions d'ordre littéraire. Nul ne le lui reprochera lorsqu'on connaît un tant soit peu la nature du texte en question. - J.-L. Ska sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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