Il destino della bellezza. Ambizioni dell'arte, aspirazioni della fede
G. ZanchiArte e letteratura - reviewer : Davide Zordan
Un rapide excursus sur les formes historiques essentielles de l'art chrétien conduit l'auteur à focaliser son attention sur l'opposition moderne entre raison et sentiment. Face à une culture philosophique et religieuse obsédée par son profil aseptiquement rationnel, l'art s'offre comme expérience compensatoire d'affects négligés, interprète civil du sacré. Puisqu'il se nourrit de l'opposition ici mentionnée, le prestige romantique de l'art prélude à sa fin, une fin décrétée par Hegel avec fracas, puis célébrée de façon variée par les avant-gardes. L'art contemporain qui hérite d'un tel itinéraire apparaît singulièrement allergique à toute forme de beauté et toujours en décalage par rapport à la sensibilité commune. Il se sent chargé d'une responsabilité éthique en contraste avec la décadence hédoniste et l'hypocrisie des conventions sociales. Du point de vue de l'expérience chrétienne, ce rôle critique de l'art apparaît sans doute bienfaisant et parfois même prophétique, mais le prix payé à l'abandon de la beauté et de sa symbolique est lourd. Pour un chrétien, en effet, la beauté est «l'organe d'activation de l'imagination inscrite en toute forme d'espérance» (p. 123).
Si la brièveté empêche à cet essai instructif d'approfondir toutes les questions qu'il soulève, la synthèse proposée a le mérite d'éviter les simplifications. L'ouvrage peut ainsi profiter aussi bien au lecteur averti qu'à l'apprenti. - D. Zordan.