Invitation à croire II. Des sacrements crédibles et désirables
Bernard Sesboüé s.j.Teologia - reviewer : Hubert Jacobs
«Le rite chrétien», précise-t-il, «apparaît comme une suppléance au corps absent du Christ». Le sacrement est ainsi acte de mémoire pour l'événement arrivé une fois pour toute dans notre histoire. La référence sacramentelle à Jésus Christ nous fait donc sortir du mythe général pour nous rattacher à son Mystère pascal. Le symbole joue un rôle considérable dans cette économie sacramentelle où le récit devient «rite institué». En christianisme, le rite est devenu mémorial et le mythe est devenu un récit. Dans les sacrements, tout vient donc du Christ car chacun d'eux est un acte qui fait mémoire de l'événement de Jésus. Ainsi le Christ est-il le premier sacrement, source des sacrements de l'Église. Celle-ci ne peut célébrer les sacrements que parce que, d'abord, elle est «faite» par eux. Acte du Christ, le sacrement est «un geste fondamentalement voulu et institué par Jésus». Cette institution ne peut plus cependant se représenter avec la naïveté de la théologie médiévale. Il faut donc introduire ici «une distinction entre une institution immédiate par Jésus pour certains sacrements et une institution médiate pour les autres». Quant à l'efficacité des sacrements, elle ne peut se comprendre que comme causalité intentionnelle, celle qui s'exerce entre des personnes. Elle n'a donc rien de magique car la grâce n'est pas objet mais relation. «La grâce des sacrements est la réalité de la bienveillance de Dieu envers nous.» Le sacrement nous la communique par une causalité qui se situe dans l'ordre du signe et qui implique donc un libre accueil de notre part. À ces quelques indications on reconnaîtra dans le livre du P.B.S. une doctrine sûre, claire, informée, ouverte, toujours proposée avec pédagogie. Les conseils de pastorale y sont aussi présents à la manière, bien sûr, de suggestions qu'il revient aux pasteurs d'apprécier selon les conditions concrètes de leur ministère. - H. Jacobs sj