La très longue vie du P. Martelet (1916-2014) a été marquée par 60 années d’enseignement théologique, dont 30 à Fourvière (Lyon) et presqu’autant au Centre Sèvres (Paris). Plus que ce demi-siècle, c’est la capacité du jésuite théologien à chercher les connexions entre les éléments fondamentaux de la foi qui impressionne et son « optimisme théologique », à l’instar de son compagnon et maître, le P. Teilhard de Chardin. Cet optimisme concerne aussi les rapports entre science et foi, et culture et foi. G. Martelet a compris que les Écritures étaient la source profonde de toute théologie ; elles n’ont jamais quitté l’horizon du dogmaticien. Il a fait œuvre de témoin du Christ par ses recherches en paléontologie, en philosophie et en anthropologie, n’hésitant pas à jeter des ponts comme le faisait Teilhard, plutôt que de se satisfaire de répéter servilement les énoncés anciens. Le Christ et l’homme sont au cœur de ses recherches, mais bien d’autres thématiques traversent son œuvre, de la Création à la Résurrection et à l’eschatologie. En témoignent la vingtaine de ses ouvrages, ses nombreux articles, ses cours et ses conférences.

Le présent volume est fait d’extraits de son œuvre, classés selon diverses thématiques. Dans sa brève autobiographie, G. Martelet rappelle les périodes marquantes de son parcours : son intérêt précoce pour les sciences et la paléontologie, son enseignement, sa participation au concile Vatican ii comme théologien d’évêques d’Afrique francophone, sa présence à la société et son intérêt pour les problèmes essentiels de l’homme et de sa destinée. Puis viennent une série de chapitres thématiques dont je vais donner les titres, en y joignant les publications majeures entre parenthèses.

« La théologie comme intelligence de la foi à partir des profondeurs scripturaires » (Évolution et création, t. 1 Sens et non-sens de l’homme dans la nature, 1998 et t. 2, Mortalité de l’homme, messianité de Dieu, 2014) ; « Une refonte anthropologique pour répondre à la déréliction de l’homme blessé dans sa transcendance » (Libre réponse à un scandale. La faute originelle, la souffrance et la mort, 1986) ; « L’identité de Dieu : l’amour trinitaire du Père créateur » (Une étude théologique de l’évangile selon saint Jean, 2000 ; Vivre aujourd’hui la foi de toujours, 1977) ; « Le Christ comme Fils d’abord révélateur du Père » (Enseignement sur le Symbole des Apôtres, 1988 ; Résurrection, Eucharistie et Genèse de l’homme, 1972) ; « La foi chrétienne, une adhésion existentielle à la personne vivante du Christ » (Ignorer les évangiles, c’est ignorer le Christ, 1994 ; Le Christ des Exercices spirituels à la lumière du Nouveau Testament, 2007) ; « L’Église, présence du Christ ressuscité dans le monde » (Oser croire en l’Église, 1979 ; Les idées maîtresses de Vatican ii. Initiation à l’esprit du Concile, 1967 ; N’oublions pas Vatican ii, 1995 ; Deux mille ans d’église en question. Théologie du sacerdoce, 3 vol., 1990) ; « L’eschatologie chrétienne : l’au-delà retrouvé » (L’Au-delà retrouvé, 2005) ; « Épilogue : La rose humaine et christique des vents ». Dans cette sorte de testament spirituel (2013), le P. Martelet présente l’homme comme un être « connecté », ou mieux, en relation : avec Dieu, avec les autres, avec le monde et avec lui-même. C’est ce qui en fait un être unique. L’ouvrage sous recension comporte un Glossaire théologique et le Récapitulatif des sources citées. — A. Haquin