L'A., sinologue octogénaire, se confie à un confrère jésuite. En
une première partie, autobiographique, il traite de sa double
vocation: vocation au sacerdoce dès l'âge de six ans; vocation à la
Chine, grâce à la découverte, au noviciat, de l'art chinois:
«devenu prêtre pour mieux comprendre les incroyants, je suis parti
pour la Chine pour comprendre l'expérience humaine des Chinois».
Exprimant l'esprit du Christ à leur façon, il a aidé, nous dit-il,
des centaines d'étudiants chinois à devenir chrétiens. Il consacre
la deuxième partie de son ouvrage à des considérations culturelles
et religieuses. Il évoque «l'esprit de la langue chinoise», qu'il
étudie dans les graphies vieilles de trois mille ans découvertes
dans des inscriptions oraculaires sur omoplates de boeuf ou
écailles de tortue. Il présente le chamanisme comme la première
religion de la Chine: «il y a perduré pendant un demi-million
d'années… on retrouve des tombes avec des offrandes dessus, qui
remontent à 8000 ans avant Jésus-Christ». Il admire la foi
populaire chinoise: «dans toute l'histoire de l'humanité, la
religion des Sang est ce qui avoisine le plus le catholicisme».
Quant à la culture chinoise, que Teilhard considère comme n'ayant
pas dépassé le stade paléolithique, elle l'a emporté sur le
communisme et elle peut entrer en dialogue avec toutes les autres
cultures et religions. En appendice, un index des noms propres à
l'adresse des sinologues: Ingrid Bergman, Jean XXIII, Mauriac,
Ottaviani etc. y sont transcrits en idéogrammes chinois. - P.-G.D.