Katholikinnen und das Zweite Vatikanische Konzil. Petitionen, Berichte, Fotografien

(éd.) Regina Heyder (éd.) Gisela Muchiel
Storia - reviewer : Réginald-Ferdinand Poswick o.s.b.

Ce fort volume rassemble 196 documents publiés en lien avec l’historique de la présence des femmes dès l’annonce du concile Vatican ii (1959) jusqu’à leur présence (23 « auditrices ») aux deux dernières Sessions du Concile et ses premières mises en œuvre (jusqu’en 1970).

Pour chaque section et chaque chapitre, les éditrices introduisent les protagonistes : institutions regroupant des femmes, personnalités, etc., avant de publier des documents venant de ces protagonistes ou les concernant.

La première partie « Konzilseingaben » (« Données introductives au Concile ») rassemble 96 documents ainsi introduits et documentés.

La seconde partie « Berichte aus Rom » (« Information venant de Rome ») rassemble 71 documents (nos 97 à 168).

La troisième partie « Die Konzilsrezeption vor Ort » (« Réception du Concile… ») présente 28 documents (nos 169 à 196).

Impossible, évidemment, de rendre compte de tous les traits intéressants qui montrent l’action des femmes, principalement en Allemagne, sur le concile Vatican ii dès sa préparation, ensuite durant tout le Concile et, enfin, pour le début de sa mise en application.

On se contente donc de relever quelques traits et quelques noms jusqu’ici peu connus de ceux qui présentent l’histoire de cette période capitale dans la vie de l’Église.

Ainsi, dès la période pré-conciliaire (1960), on peut trouver un texte de l’Union Mondiale des Organisation Féminines Catholiques (UMOFC) attirant l’attention de ceux qui allaient préparer le Concile sur les problèmes de la « famille » et de la « fécondité » au nom des 36 millions de femmes catholiques représentées par cet organisme sur les 5 continents.

Ou encore, en 1961, les propositions de l’Alliance Internationale Saint-Jean qui demande qu’on rétablisse le diaconat féminin dans l’Église.

En mai 1961, en Allemagne, c’est la Zentralverband der Katholischen Frauen und Müttergemeinschaften Deutschland (KFD) qui transmet ses requêtes à travers le Cardinal Frings (Cologne). On y voit, très active tout au long du Concile, sa Présidente, Marianne Dirks (1913-1993). Les demandes portent principalement sur une liturgie plus proche du peuple chrétien (langue vulgaire, etc.) pour l’eucharistie, mais également pour les autres sacrements (et, dans ce cadre, à l’occasion du sacrement de mariage, une demande de révision de la façon de voir de l’Église sur le problème de la fécondité dans les ménages catholiques).

C’est en relation avec ces demandes que la Secrétaire de cette Association, Anneliese Lisner (1925-2008) fut la rédactrice de la publication d’un manifeste « Frau und Mutter ». Elle sera la première Présidente laïque de l’Association des Femmes Catholiques d’Allemagne (KFD) en octobre 1971.

À côté d’elle, il faut compter sur Gertrud Ehrles (1897-1985), originaire de Ravensburg, qui fut le pilier des Femmes Catholiques d’Allemagne de 1941 à 1979. 32 documents originaux sont publiés dans ce cadre (nos 9-40, p. 40-162).

L’Association des Femmes Catholiques d’Allemagne en Bavière eût également un rôle important (voir le Document no 41). Et la position des catholiques autrichiennes est défendue par Herta Pammer qui fut leur Présidente de 1957 à 1978. (Documents nos 42 et 43).

Mais il faut aussi compter sur l’Union des Supérieures Majeures d’Allemagne (VHOD) – (voir le Document 44).

Et les femmes du Groupe de Travail des Femmes Catholiques de Bavière rédigent un document important sur le « contrôle des naissances », notamment sous la présidence de Elisabeth zu Gutenberg (1900-1998) – (Documents 45-54).

La figure suivante qu’on nous présente est celle de Gertrud Lucker (1900-1995) qui va réagir sur la Constitution Nostra Aetate de Vatican ii en réclamant de nouveaux types de relations entre le Catholicisme et le Judaïsme (Document 55).

On trouve ensuite des textes de l’Association Suisse des Femmes Catholiques (document 56). Mais on voit aussi que plusieurs femmes ont été très actives par rapport au concile Vatican ii, et cela à titre plutôt personnel comme Theresa Münch (1930–) de Würtemberg (cf. Documents 57 à 72) sur des sujets très variés concernant les formulations du Droit Canon, les traductions bibliques et liturgiques, le rôle des femmes dans les paroisses et les assemblées catholiques ! Ou encore les époux José et Luz María Alvarez Icaza sur les visions catholiques de la famille (Document 73).

Viennent ensuite les apports de femmes engagées dans des Ordres religieux, comme Marianna Schraders, bénédictine du monastère de Eibingen (1882-1970). Elle réclame notamment le rétablissement du diaconat féminin (Documents 74 à 95) ; ou comme l’Abbesse et le Chapitre de l’Abbaye d’Eibingen qui demandent la suppression de la différence entre « Mères » et « Sœurs converses » (Document 96).

Dans la seconde partie (ce qui se passe à Rome), Regina Heyder rassemble les discussions sur la présence des femmes au concile Vatican ii, avec la liste, finalement, des 23 « laïcs » et « laïques » qui seront invités comme « observateurs » aux deux dernières sessions du Concile (p. 373-375). Avec des documents sur la présence chez les Sœurs Grises de Sainte-Élisabeth (via dell’Olmata 9, à Rome) – notamment des épisodes dans lesquels les évêques côtoyant des laïcs « conciliaires » sont invités à faire la vaisselle avec eux et avec les sœurs (Documents 97-101 ; 102-109 ; 110-112 ; 113-117), avec la liste des « hôtes conciliaires » pour 1961 (Document 101), 1963 (Document 109), 1963-64 (Document 113).

On souligne le rôle très actif de Maria Alberta Lücker (1907-1983) au Comité Central des Catholiques allemands dans le Secrétariat Conciliaire pour les Auditeurs Laïcs (Documents 118-126). Et la présence active également de Marianne Dirks à Rome (Documents 127-129). Entraînée par la Sœur Juliana Thomas, première allemande désignée comme auditeure laïque au Concile le 21 septembre 1964 (Documents 130-142). Très active également dans la 4e session du concile Vatican ii, Gertrude Ehler (voir ci-dessus) met à profit ses importantes relations avec le Cardinal Bea (Documents 145 à 163 et notamment son « agenda conciliaire du 14 au 29 septembre 1965 » dans le Document 157).

Au sixième chapitre (p. 543ss), l’apport des femmes protestantes au concile Vatican ii est également présenté, notamment à travers les personnalités des diaconesses Gertrud Thomä (1905-1995) pour l’Allemagne, et Sœur Brigitta (1916-2005) pour l’Angleterre (Documents 164-167) autour de la rencontre œcuménique de Vicarello et Rome les 22-29 octobre 1965. Mais également avec l’apport œcuménique de Eva-Maria Jung-Inglessis (1920–) qui a écrit en 1966 un livre sur le rôle des femmes à Vatican ii (Document 168).

La troisième partie (p. 565-639) tente de rassembler quelques mises en œuvre de Vatican ii dans les domaines des questions posées par le monde féminin aux acteurs du Concile : améliorations des traductions liturgiques ou autres (Documents 169-172) ; les femmes actives dans l’Église – selon Gertrud Ehrle (Documents 173-178) ; les femmes comme « lectrices » à la messe et comme habilitées à distribuer la communion (Documents 179-181) ; les requêtes féminines après Humanae Vitae en 1968s (Documents 182-190) ; et beaucoup d’autres attentes post-conciliaires des femmes (Documents 191-192), et notamment l’espérance du développement d’un nouveau diaconat féminin (Documents 194-196).

Un cahier de photographies (p. 641-656), une abondante bibliographie (p. 659-683) complètent cet ensemble documentaire qui se clôture par un index des personnes, lieux et realia (p. 684-698).

Il ne me semble pas avoir vu cette source d’information sur un domaine aussi important en lien avec le concile Vatican ii citée ou évoquée !

Que, 70 à 75 ans après les faits, l’Église soit encore à traîner la patte pour s’accorder sur une place plus correcte faite à la femme en son sein malgré les impulsions prophétiques des intéressées dès avant le Concile et tout au long de celui-ci, me semble un manque de respect et de communion fraternelle totalement contraire à une saine vision de l’humanité telle que voulue par son créateur et telle que projetée par la résurrection de Jésus-Christ ! — R.-F. Poswick o.s.b.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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