L'A., directrice du Centre oecuménique de Lyon, évoque les
rencontres qui ont marqué l'itinéraire de l'abbé Paul Couturier
(Lyon 1881-1953) : l'industriel Victor Carlhian, le jésuite
Albert Valensin, l'abbé Jules Monchanin, dom Lambert Beauduin,
fondateur du prieuré des Moines de l'Union à Amay, dont il devient
oblat. Elle reproduit alors deux textes majeurs de C. qui
illustrent les fondements d'un oecuménisme spirituel dans lequel
l'union des coeurs précède et prépare l'union des esprits :
« L'universelle prière des chrétiens pour l'unité
chrétienne », paru dans la Revue
Apologétique en 1937, et qui est le seul article où C.
exprime explicitement le fondement de sa pensée sur le dessein du
salut de Dieu et non sur un modèle d'unité de l'Église ;
« Un aspect cosmique de la prière », méditation
profondément teilhardienne, qui qualifie la prière de
« service public », et que C. a rédigée en 1941 à
l'intention des Soeurs protestantes de Grandchamp. La question de
la doctrine catholique du « retour » est depuis longtemps
abandonnée. L'Octave de prières pour l'unité des chrétiens devient
la Semaine universelle de prière pour l'unité chrétienne, une unité
qui n'est autre que l'unité de l'humanité dans le dessein
rassembleur de Dieu par le Christ. L'avancée de chacun vers le
Christ nous rapproche les uns des autres comme des rayons
convergeant vers le centre d'un cercle. C. a sorti l'oecuménisme
des seules questions ecclésiales : le fondement de sa pensée
est non pas ecclésiologique, mais sotériologique. Son oecuménisme
s'ouvre sur le dialogue interreligieux : durant la
« semaine de prière » (18-25 janvier) nous prions pour la
sanctification non pas seulement des chrétiens mais également des
juifs, des musulmans… - P. Detienne s.j.